Dans le Donbass, les forces ukrainiennes sont en grande difficulté face à la progression de l'armée russe.Les secouristes ont désormais beaucoup de mal à ravitailler les villages proches du front.Même dans la ville de Sloviansk, la situation humanitaire est de plus en plus préoccupante pour les rares civils encore sur place.
L'aide humanitaire est répartie en quelques sacs, parqués à l'arrière d'une camionnette mouchetée de tâches kaki. Un groupe de volontaires, protégés d'un gilet pare-balles, se prépare pour une livraison particulière. "On a les noms, les adresses, les paquets", vérifie l'une d'entre eux, un registre sous les yeux, dans le reportage du 13H de TF1 en tête d'article. "Il faudra faire vite, rester le moins longtemps possible sur place", poursuit la jeune femme, le regard inquiet sous la visière de casquette aux motifs de camouflage militaire.
L'opération se révèle en effet périlleuse : elle consiste à aller apporter des produits de première nécessité tout près de la ligne de front, qui s'est rapprochée de la grande ville de Sloviansk, située dans l'Est ukrainien, le Donbass. Les forces de Moscou occupent toute la rive Nord de la rivière Donets, qui représente une barrière naturelle à quelques kilomètres de là, mais peut-être plus pour très longtemps. Les volontaires tentent de se rendre dans trois villages situés à la lisière de cette ligne de démarcation, comme le montre cette carte.
La zone contrôlée par les Russes grignote toujours plus de terrain. Sloviansk même est menacée, et sur place, la situation devient aussi préoccupante. En attendant le retour de la première équipe, une deuxième distribution a lieu dans les quartiers de la ville, souvent désertés, mais pas toujours.
"On est coincé, advienne que pourra"
Les volontaires, affublés d'un brassard fluo et pour certains d'un petit drapeau ukrainien cousu dans la nuque, apportent quelques provisions à Maria, une femme âgée habitant seule au neuvième étage d'un immeuble dont elle est la dernière occupante. Un pack de six litres d'eau, déposé dans l'entrée exigüe de son appartement, fait son bonheur. "L'eau, c'est ce qui me manque le plus, les canalisations ne fonctionnent plus", témoigne-t-elle.
Comme si les commandos russes pouvaient déjà s'infiltrer dans ces zones résidentielles, une escorte armée surveille le périmètre même si pour l'heure, le calme règne sur ces immeubles silencieux. Les habitants qui restent sont souvent les plus pauvres et les plus mal en point. Au rez-de-chaussée d'un bâtiment aux murs décrépits, une femme âgée et chétive s'approche à l'arrivée des bénévoles. "Je suis seule, je n'ai plus personne depuis que j'ai enterré mon fils", glisse-t-elle, sans pouvoir retenir ses larmes.
"On est coincés, advienne que pourra", ajoute un de ses voisins. "Sachez que si vous voulez partir, vous pouvez nous le dire, on peut vous amener en lieu sûr à Lviv, à Kiev ou ailleurs, gratuitement", tente de les rassurer un volontaire.
Entre temps, la première équipe partie vers les villages proches du front est revenue à Sloviansk, sans succès. "On n'y est pas allé, trop dangereux", explique l'un de ses membres, l'air dépité. "Il faut un véhicule blindé pour cela." Il est décidément de plus en plus difficile de secourir les civils près des zones de combat.
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