"Un pont aérien hors du commun" : les évacuations d'Afghanistan racontées par le chef des opérations françaises

I.N.
Publié le 30 août 2021 à 21h38

Source : TF1 Info

EXCLU LCI - Le contre-amiral Jacques Fayard, chef des opérations d’évacuation en Afghanistan, témoigne sur LCI de la complexité des opérations de rapatriement des ressortissants français et des réfugiés afghans au cours des deux dernières semaines.

Une opération hors norme. Invité de l'émission "Ruth Elkrief 2022" sur LCI, le contre-amiral Jacques Fayard, chef des opérations d'évacuation en Afghanistan, est revenu sur les opérations de rapatriement, quelques jours après la fin du pont aérien entre Kaboul et Paris. "C'était l'une des opérations les plus complexes que nous ayons eues à conduire ces dernières années", admet-il.

Le contre-amiral Fayard évoque notamment les "conditions particulières de ce théâtre", au cœur duquel, "durant treize jours, plus de 2800 personnes, dont 150 ressortissants français, des ressortissants européens, et plus de 2600 Afghans ont été conduits en France en toute sécurité".

Pour autant, de nombreuses personnes n'ont toujours pas été rapatriées, à la veille du retrait définitif des troupes américaines. "Le choix des bénéficiaires, la désignation des personnels à ramener sur Abu Dhabi (Émirats arabes unis) puis sur la métropole revenait au ministère des Affaires étrangères", raconte le contre-amiral Jacques Fayard. "L'ambassadeur David Martinon, sur place, en lien avec le centre de crise, déterminait les listes des personnels bénéficiaires de cette évacuation de ressortissants."

"Rien ne peut rendre compte du sourire des enfants et de la pression qu'ont pu ressentir les réfugiés"

Quelques jours après la fin du pont aérien par l'armée française, le contre-amiral Jacques Fayard veut également rendre hommage à toutes les personnes venues en aide aux opérations d'évacuation. "La mission de porter secours à nos ressortissants sur l'ensemble de la planète fait partie du cœur des armées", indique-t-il. "Mais toute la mécanique ne rend pas bien compte de l'engagement individuel, humain, du stress, de l'intelligence de situation, de la résilience, dont ont fait preuve ceux qui étaient au contact direct de nos ressortissants ou des réfugiés afghans à l'aéroport de Kaboul."

Selon le contre-amiral, "c'est l'équipe France, en interministériel, qui, en parfaite coordination, a permis de gérer ce pont aérien hors du commun", poursuit-il. "Mais tout ce que je pourrais raconter sur l'organisation pratique et opérationnelle, d'une importance majeure, ne rendra jamais compte de la réalité du sourire des enfants et de la pression qu'ont pu ressentir les réfugiés."


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