REPORTAGE - Misère, kidnappings et scènes de guerre : plongée au cœur du drame haïtien

Dans les ruelles de Port-au-Prince, on retrouve partout les stigmates de la guerre acharnée que se livrent les gangs. Les différentes bandes y imposent leur loi faite de rackets et de kidnappings. Au milieu de décombres, des restes humains n’ont même pas reçu de sépulture, dit un homme à notre équipe. Le saccage qu'il lui montre est le fruit d’un énième règlement de comptes entre bandes. Une attaque qui a fait des dizaines de victimes, dont la mère d’une adolescente raflée avec 60 autres personnes. C’était un mois plus tôt. Depuis, plus de nouvelles. "Ils les ont tués. Ce sont les ravisseurs qui nous l’ont dit", assure la jeune fille. 

Les reporters de TF1 Michel Scott et Antoine Pocry ont pu se rendre en Haïti, pays en voie de décomposition qui n’en finit plus de sombrer depuis l’assassinat de son président en 2021. Désormais, c’est la loi du plus fort qui y règne. Selon l’ONU, plus de 600 personnes ont été tuées pour le seul mois d'avril dans "une nouvelle vague de violence extrême" qui a frappé plusieurs quartiers de Port-au-Prince. 

Dans le reportage à retrouver en tête de cet article, notre équipe rencontre notamment le chef d’une des bandes qui se disputent chaque mètre carré de la capitale, du port jusqu’aux bidonvilles accrochés à flanc de colline. "Ici, dans nos quartiers, on ne voit pas l’État. Ils prétextent qu’il y a de l’insécurité. Tout ça, c’est de la foutaise. Je ne sais pas pourquoi vous nous appelez gang. Nous autres, on n’est pas des gangs. On est un groupe armé. Je dis qu’on est un groupe armé car on ne viole pas, on ne kidnappe pas, on ne tue pas les gens pour le plaisir", affirme celui qui se fait surnommer Barbecue.

Michel Scott et Antoine Pocry accompagnent également une utilité d’élite tentant de contre-attaquer : ses hommes armés s’engagent à bord de deux blindés dans une zone où sévit un groupe. Une opération de type militaire, comme pour une opération de guerre. Mais leur reportage montre aussi l’autre aspect du drame haïtien, une population prise dans l’étau de ces violences et de la misère. Pour beaucoup, le seul espoir réside dans la fuite, comme le montre la foule immense de candidats à l’exil qui se presse aux portes des locaux administratifs de Port-au-Prince. Des milliers de personnes en détresse, parfois même en panique, qui se heurtent inlassablement aux policiers armés qui gardent les portes.

Dans ce contexte presque impossible, de rares ONG continuent encore leur mission, comme Médecins sans frontières, qui maintient tant bien que mal des hôpitaux ouverts. Les soignants parlent de blessures de guerre, la moitié des lésions traitées ici étant des blessures par balles. 

Retrouvez l’intégralité de ce reportage de 12 minutes dans la vidéo en tête de cet article et sur MyTF1