REPORTAGE - Guerre en Ukraine : au cœur d'une maternité de Kiev, capitale bombardée

par La rédaction de TF1info | Reportage B. Christal, R. Roiné, S. Souari
Publié le 6 mars 2022 à 22h34, mis à jour le 6 mars 2022 à 22h42

Source : JT 20h WE

Alors que l'Ukraine est envahie par la Russie depuis le 24 février, à Kiev, les habitants sont sur le qui-vive.
Mais dans les maternités de la ville, des mères continuent de donner naissance.
Le 20H de TF1 s'est rendu dans l'un de ces établissements de santé.

Les sirènes d'alerte aux bombardements peuvent bien retentir, Victoria vit au rythme de la respiration de sa fille. Nika est née prématurée la nuit du déclenchement des hostilités, entre le 23 et le 24 février, et grandit à Kiev, dans un abri improvisé d'une maternité. "C'est en me réveillant après l'accouchement que j'ai appris que nous étions en guerre. C'était difficile, mais je résiste", dit sa maman au 20H de TF1, dans le reportage en tête de cet article. Elle affirme n'avoir pas peur des bombardements, "parce que si je suis calme, mon bébé le sera aussi. Je dois transmettre mon énergie à ma fille et je suis persuadée qu'elle le sent", argue-t-elle. Et pourtant, à côté des archives de la maternité, il lui faut dormir sur des lits de fortune. Le père de Nika, lui, est sur le front et n'a pas encore vu sa fille.

"On pourra effectuer des accouchements, même en cas d'attaque"

Parmi le personnel soignant, certains ont apposé des inscriptions au feutre sur leur avant-bras. "Là, j'ai écrit mon nom, mon prénom, mon groupe sanguin, le numéro de téléphone de ma mère, au cas où on me trouverait sous les décombres après les bombardements", explique l'un d'eux.

Une nouvelle salle d'accouchement est installée dans l'urgence, alors que les bombardements les plus proches sont à 10 km. Dans ces circonstances, seul un tiers du personnel peut encore assurer son service. "Ici, on sera en capacité d'effectuer des accouchements, même en cas d'attaque. Je vous assure, il n'y aura pas de problème", nous promet toutefois une femme qui travaille au sein de l'établissement.

La situation est encore à peu près tenable dans certaines maternités, mais les bombardements massifs sur les villes de Marioupol et Kharkiv sonnent comme un avertissement pour les habitants de Kiev, résume notre envoyé spécial sur place, Benoît Christal. 

Certaines opérations de chirurgie sont donc reportées, car il faudra peut-être évacuer en urgence les nouveau-nés. Chaque naissance est pourtant une victoire. La dernière ? Deux jumelles à peine nées. Privée de logement à cause des combats, la famille vit réfugiée dans la maternité. Près de 4000 enfants sont nés dans ces conditions en Ukraine depuis le début de la guerre.


La rédaction de TF1info | Reportage B. Christal, R. Roiné, S. Souari

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