REPORTAGE - Ukraine : un monastère d'Odessa transformé en refuge (précaire) pour les plus fragiles

Virginie Fauroux | Reportage TF1 : Jean-Marie Bagayoko
Publié le 8 mars 2022 à 18h36

Source : JT 13h Semaine

À Odessa, alors que les bombardements se rapprochent, un monastère s'est transformé en refuge pour les plus vulnérables.
Il accueille des personnes âgées qui ne peuvent pas fuir, des bébés ainsi que des animaux domestiques.

C'est un grand monastère bleu aux coupoles dorées et grises, datant du début du XVIIIe siècle, situé non loin de la mer Noire, dans un quartier d'Odessa exposé en cas d'attaque russe. Pourtant, depuis le début de la guerre en Ukraine, il est devenu le refuge des plus vulnérables. Des familles affolées y ont confié leurs vieux parents malades et trop faibles pour fuir. D'autres y ont amené leurs animaux domestiques. 

La responsable du monastère depuis 30 ans, Mère Serafim, gère cette situation inédite, mais l'inquiétude perce dans sa voix lorsqu'elle évoque les centaines de personnes qui s'y sont déjà réfugiées. "Les gens partent, mais ne peuvent pas abandonner leurs parents âgés. Nous en avons accueilli beaucoup, mais nous avons dû refuser ceux qui peuvent marcher. Nous ne pouvons accueillir que ceux qui peuvent seulement s'allonger. D'autres viennent et demandent, mais nous disons que nous ne pouvons tout simplement pas", explique la religieuse dans la vidéo du JT de 13H en tête de cet article, qui évoque aussi le problème des animaux domestiques confiés à sa garde - plus de 150 chats depuis le début de l'offensive russe -, qu'il faut bien nourrir.

Les vivres commencent à manquer

Dans le réfectoire, une quinzaine de personnes sont en train de déjeuner, de vieilles femmes en noir, mais aussi quelques familles avec enfants et un bébé de neuf mois. Chaque jour, de nouveaux pensionnaires affluent et les vivres commencent à manquer. "Il y a déjà une centaine de religieuses ici et nous avons aussi accueilli les 150 personnes âgées de la maison de retraite, mais aussi des handicapés, des réfugiés et il faut tous leur donner à manger", précise Mère Serafim. 

Résultat, les stocks faits par les religieuses, qui ont aussi préparé les caves pour abriter leurs pensionnaires en cas d'attaque, ne dureront pas très longtemps. "Nous prions pour la paix", ajoute la religieuse, née à Vladivostok, dans l'extrême est de la Russie, de père russe et de mère ukrainienne. "Je suis née en Russie et, pour moi, ce qui se passe, c'est une affaire personnelle", dit-elle encore, avant de s'emporter contre Vladimir Poutine, le "diabolique", le "fasciste", le "criminel". 

"Poutine a commis un péché que nous ne pourrons ni pardonner ni oublier", répète Mère Serafim, évoquant l'"Armageddon" déclenché par le président russe.


Virginie Fauroux | Reportage TF1 : Jean-Marie Bagayoko

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