En Chine, plus d'un jeune sur cinq est aujourd'hui sans emploi, un record pour Pékin qui ne publie même plus les chiffres du chômage des 16-24 ans.Nombreux sont ceux qui retournent vivre dans leur campagne natale, près de leur famille.Regardez ce reportage de la correspondante de TF1 dans le pays.
Ils cherchent désespérément un emploi. Partout en Chine, des milliers de jeunes diplômés arpentent sans relâche les salons de recrutement. "Ils disent que c'est plus difficile pour la promotion 2023 de trouver un travail", raconte une jeune diplômée interrogée dans le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article. "Aujourd'hui, à conditions égales, le salaire est plus bas qu'avant. À cause de la pandémie, on est de plus en plus diplômés, mais directement au chômage en sortie d'études", déplore une autre diplômée qui parcourt attentivement le salon.
Chen, 29 ans, vient d'obtenir une licence d'informatique, un secteur habituellement porteur. Le jeune homme n'a pourtant pas encore trouvé de travail : "J'ai envoyé au moins 100 CV...", s'alarme-t-il, avant d'ajouter, désemparé : "J'ai peur de ne jamais trouver du travail". En Chine, plus d'un jeune sur cinq est aujourd'hui sans emploi, un record dans le pays.
"Avant, notre entreprise recrutait trois personnes d'un coup. Maintenant, à cause de le pression économique, elle doit contrôler ses coûts. On va donc proposer un seul poste au lieu de trois", se désole Wang Qingjie, recruteuse au sein de l'entreprise Kayou. Signe que la situation est sérieuse, les autorités chinoises font tout pour cacher les difficultés. Le Bureau national des statistiques a quant à lui arrêté de publier les chiffres du chômage des 16-24 ans, qui avait battu un record au mois de juin, atteignant 21,3 %.
Avec un secteur immobilier en crise et des exportations en baisse depuis quatre mois, la croissance chinoise cette année est bien en deçà des attentes de Pékin. Neuf mois après l'abandon des restrictions sanitaires, une fleuriste interrogée par la correspondante sur place de TF1 attend toujours le retour des clients : "En ce moment, les ventes couvrent à peine le loyer. Le sujet est sensible", raconte-t-elle.
Qian Wu, 26 ans, a quitté la ville pour se réinstaller chez sa mère dans un petit village au centre de la Chine. Un soulagement pour la jeune femme, qui n'a plus à se préoccuper du prix des repas et du loyer. "Je suis très contente de cuisiner pour elle. Quand elle était seule, elle ne mangeait pas très bien", avoue sa mère, qui déjeune désormais à ses côtés. Qian Wu vient de passer dix ans à Shanghai, l'une des villes les plus chères au monde, où même son salaire de directrice marketing ne suivait plus : "Dans mon premier appartement à Shanghai, je payais plus de 1.000 euros de loyer. Mais j'avais à peine 300 euros de salaire, c'était impossible de vivre comme ça", confie-t-elle. En Chine, de plus en plus de jeunes retournent ainsi vivre dans leur campagne natale, souvent la promesse d'une vie meilleure.