Emmanuel Macron a annoncé dimanche soir au 20H de TF1 le retour "dans les prochaines heures" de l'ambassadeur français à Niamey, et le départ des troupes françaises "d'ici la fin de l'année".TF1 fait le point sur ce défi logistique à venir.
Après l'annonce, l'organisation du grand départ. Deux mois après le coup d'État au Niger qui a renversé le président Mohamed Bazoum, allié de Paris, le président de la République Emmanuel Macron a annoncé dimanche soir sur TF1 le départ des soldats déployés à Niamey et de ceux encore sur le terrain au nord du pays. "Quand il y a des coups d'État, la France n'interfère pas dans la vie politique des pays", a expliqué le chef d'État interrogé par Anne-Claire Coudray et Laurent Delahousse, avant d'ajouter : "Mettons fin à notre coopération militaire avec les autorités du Niger car elle ne veulent plus lutter contre le terrorisme".
"La France a décidé de ramener son ambassadeur", précise alors Emmanuel Macron. Un soulagement pour le diplomate français au Niger, Sylvain Itté, jusqu'ici contraint d'être reclus dans son ambassade, constamment menacé d'être privé de ressources ou d'eau. Selon son entourage, le diplomate se porte bien et devrait être à Paris dans les prochains jours. L'ambassade va-t-elle fermer après son départ ? La question reste quant à elle en suspens.
Du côté des troupes, les quelque 1500 soldats français auront définitivement quitté le pays "d'ici la fin de l'année", a annoncé le chef d'État aux 20H de TF1 et France 2. Sur place, se trouve aussi du matériel, notamment des drones, des avions de chasse, et des blindés. "Le matériel devrait être évacué à la fois par voie aérienne, et par voie terrestre, via le Bénin ou le Tchad", détaille le ministère des Armées Sébastien Lecornu dans un communiqué.
"Ce n'est pas un déménagement qui se fait comme ça en seulement quelques instants. Il va falloir aussi que la junte nigérienne s'abstienne par toute forme de provocation et s'assure de la sécurité de cette manœuvre", ajoute-t-il, interrogé par TF1 dans le reportage en tête de cet article.
Dans la nuit de lundi à mardi, le régime militaire issu du coup d'État au Niger a indiqué vouloir établir un "cadre négocié" pour le retrait des troupes françaises. Concernant le "calendrier du retrait des troupes françaises du Niger, le gouvernement de la République du Niger rappelle qu'il doit être établi dans un cadre négocié et d'un commun accord pour une meilleure efficacité", écrit le régime dans un communiqué. La plupart des soldats devraient donc être rapatriés en France, mais il pourrait aussi y avoir des redéploiements dans d'autres pays de la région où l'armée française est déjà présente, comme le montre la carte ci-dessous.
"Les putschistes sont les amis du désordre", a dénoncé Emmanuel Macron dimanche soir. Au Sahel, la menace terroriste ne cesse de s'accroître, après des coups d'État à répétition, notamment au Mali, au Burkina Faso et désormais au Niger. Le reportage de TF1 ci-dessus montre, par exemple, une attaque contre un bateau début septembre au Mali, pays plus instable que jamais. "Aujourd'hui, la guerre est en train de reprendre au Mali entre l’État et les groupes indépendantistes touareg, dont certains sont proches de la mouvance Al-Qaïda", analyse Niagalé Bagayoko, présidente du centre de recherche "African security sector network".
Anciennes colonies françaises, les trois pays du Sahel rejettent la moindre présence liée à la France sur leur territoire. Il y a un an, la fin officielle de l'opération Barkhane annoncée par Emmanuel Macron a mis un terme à un douloureux processus de retrait du Mali, où étaient principalement déployés les militaires français.