LANCEUR D'ALERTE - Réfugié en Russie depuis qu'il a dénoncé en 2013 la surveillance massive des communications sur internet de la part des Etats-Unis, c'est à Moscou que nous avons rencontré cet ancien employé de la NSA, l'agence américaine de renseignement. Dans son livre "Permanent record", qui sort mardi 17 septembre, il s'inquiète d'un renoncement inquiétant à nos libertés individuelles.
Depuis 2013 et le retentissement mondial des révélations d'Edward Snowden sur les écoutes massives opérées par son gouvernement, ce dernier avait peu parlé et encore moins donné d'interviews. Une discrétion dont il sort, mardi 17 septembre, au travers d'un livre "Permanent record", écrit "en raison des changements de notre monde" : "On remarque un abandon de nos valeurs occidentales traditionnelles et en particulier ce droit à la vie privée qui correspond, dans la révolution internet, à ce qui, dans la révolution américaine, s'appelait 'le droit à la liberté'."
Gouvernements et grandes entreprises dans la course aux données
C'est seul qu'Edward Snowden se présente dans l'hôtel moscovite où se déroulera l'interview. Pas de garde de corps ou de service de sécurité, juste une adresse communiquée par message crypté. "Je ne vis pas dans la peur", explique l'ex-informaticien, sous le coup de trois chefs d'accusation et qui pourrait être kidnappé et rapatrié sur le sol américain à tout moment pour répondre de ses actes devant la justice.
S'il décide de prendre la parole aujourd'hui, au travers d'un livre, c'est qu'il y a urgence. Même si plus personne n'ignore que ses données personnelles peuvent être recueillies et utilisées, rien n'a changé depuis 2013. Au contraire. "On assiste à une course folle aux données personnelles", estime Edward Snowden. "Les gouvernements n'ont aucun problème à ce que notre vie privée soit aussi vulnérable car, de cette façon, ils peuvent voir, enregistrer et compiler tout ce que nous faisons".
Une gourmandise à laquelle ils ne sont pas les seuls à donner libre cours : "S'ils peuvent le faire, d'autres aussi : des pays adversaires comme des sociétés privées". Et c'est à celui qui pourra mettre le plus de moyens. Et à celui qui est le plus pressé. Aujourd'hui, "chacun essaie de collecter le plus d'informations possibles tant que les portes sont encore ouvertes et en prévision du moment où ce sera moins facile", estime-t-il.
On ne peut pas consentir à quelque chose que l'on ne comprend pas
Edward Snowden
Cet espionnage généralisé et consenti n'est toutefois pas près de s'arrêter : "Nous sommes tous pareils. On est content d'avoir un nouveau téléphone et de nouvelles applications qui nous donnent l'impression d'améliorer nos vies". Mais à quel prix ? Nos données sont recueillies dans la plus grande opacité et "l'aveuglement durera encore au moins 5 à 10 années".
Qu'importe, d'ailleurs, les avancées de ces dernières années en matière de protection des données. L'obligation, notamment, pour chaque opérateur de recueillir le consentement de ses utilisateurs ? Edward Snowden balaie l'argument d'un revers de main : "On ne peut pas consentir à quelque chose que l'on ne comprend pas. Si ces compagnies ne nous disent pas clairement comment elles utilisent nos données et dans quel but, pensez-vous que notre choix puisse être libre et éclairé ? "
Comme il l'a rappelé la semaine dernière, Edouard Snowden a demandé à plusieurs nations, dont la France, de l'accueillir. En vain. Et quant à savoir si son coup d'éclat de 2013 en valait la peine, l'homme au visage juvénile cerclé de lunettes répond dans un sourire : "C'est une question à laquelle je mettrai une vie à répondre". "Mais je n'ai pas fait cela pour me faire des amis et je vais continuer à m'exprimer et à faire ce que je peux". Exilé mais attaché au principe de liberté.
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