TÉMOIGNAGE : "C'était intenable", explique la journaliste russe qui défie Poutine

par La rédaction de TF1info | Reportage Benoit Christal, Iker Zabala
Publié le 11 février 2023 à 16h51

Source : JT 13h WE

Marina Ovsiannikova a dû fuir son pays et est désormais réfugiée en France.
La journaliste avait brandi une pancarte contestant la guerre en Ukraine, en plein direct, à la télévision russe.
Le 13H de TF1 est allé à sa rencontre.

L'image avait fait le tour du monde. En direct sur une chaîne de télévision pro-Kremlin, la journaliste Marina Ovsiannikova avait donné une voix aux dissidents russes. Son message, écrit en lettre capitales, était : "Non à la guerre ! Ne croyez pas à la propagande. On vous ment ici"

Désormais réfugiée en France, la journaliste s'est entretenue avec le 13H de TF1. Elle dit ne rien regretter, bien qu'elle soit rejetée par une partie de sa famille qui la qualifie dorénavant de traître à la nation. "En brandissant la pancarte, je me disais que ça me coûterait deux ou trois ans de prison. Mais ils ont préféré prendre leur temps. Ils m'ont retiré la garde de mes enfants, ils ont fait durer le procès. Et c'est pour cela que j'ai pu m'enfuir", raconte-t-elle dans la vidéo en tête de l'article.

Fuir, pour éviter près de dix ans de prison

L'été dernier, la journaliste avait de nouveau exprimé son opposition envers le chef du Kremlin. Au beau milieu de son procès, Marina Ovsiannikova a accusé directement Vladimir Poutine d'assassiner des enfants ukrainiens. Assignée à résidence, elle risquait alors près de dix ans de prison. 

En octobre dernier, la journaliste décide finalement de s'enfuir clandestinement de son pays. Avec l'aide de Reporters sans frontières (RSF), elle arrive en France. "Toutes mes conversations étaient espionnées par les services secrets. Les gens qui m'ont soutenus ont été accusés d'être des espions britanniques. Mon procès devait avoir lieu en mars. C'était intenable", explique Marina Ovsiannikova au micro de TF1.

Depuis son geste à la télévision, les réseaux sociaux comme Facebook et Instagram ont été censurés en Russie. Les opposants sont arrêtés, et une centaine de journalistes ont dû fuir le pays." Au jour où on parle il y a au moins 19 journalistes en prison. Il y a 200 médias qui ont été qualifiés d'agents de l'étranger, ce qui comporte des conséquences juridiques", affirme le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire. 

En Russie, les journaux télévisés sont désormais diffusés en différé. Autre changement depuis un an : si le mot guerre n'est désormais plus tabou, tous les médias qui l'utilisent assurent que le conflit a été provoqué par l'Occident.


La rédaction de TF1info | Reportage Benoit Christal, Iker Zabala

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