VIDÉO - Drogues : les drones sous-marins, la nouvelle arme des narcotrafiquants en Espagne

V. Fauroux - Reportage vidéo : Julien Garrel et Léa Caboche
Publié le 11 juillet 2022 à 10h50, mis à jour le 11 juillet 2022 à 11h07

Source : TF1 Info

Les trafiquants de drogue font de plus en plus preuve d'imagination pour faire passer leurs marchandises.
Désormais, c'est avec des drones sous-marins qu'ils transportent jusqu'à 200 kilos de cocaïne.
La police espagnole vient d'intercepter l'un de ces engins.

Ils avaient déjà utilisé des bateaux chargés de drogue et lancés à pleine vitesse sur les plages, des embarcations remontant discrètement les fleuves pour décharger leur cargaison à l'intérieur des terres et même des hélicoptères en pleine nuit tous feux éteints pour passer inaperçus... Voilà maintenant la nouvelle arme des narcotrafiquants : des drones sous-marins. 

L'un de ces engins a été intercepté par la police espagnole il y a quelques semaines. "On ouvre l'écoutille et à l'intérieur sont placés les produits stupéfiants. Cet appareil peut transporter jusqu'à 200 kg de drogue. Dans le cas de la cocaïne, la valeur de la cargaison atteindrait presque 1 million d'euros", explique dans la vidéo du JT de 20H en tête de cet article Juan Antonio Sillero, inspecteur-chef dans l'Unité de lutte contre les drogues et le crime organisé d'Algésiras. 

Un point faible

Dans ce cas précis, la marchandise devait être livrée à une organisation criminelle française. Pour Antonio Sillero, ce nouveau mode de transport minimise les risques pour les trafiquants. "C'est la première fois que nous voyons ce type de drones sous-marins qui ne nécessitent l'intervention que de deux personnes. Une qui le contrôle à distance, depuis chez elle par exemple, et une qui réceptionne la marchandise sur la zone d'arrivée", précise-t-il.

Ce concentré de technologie est fabriqué de manière totalement artisanale en fibres de verre. Il présente néanmoins un point faible. "L'appareil est semi-submersible, ce n'est pas un vrai sous-marin. La tour qui abrite les capteurs et le GPS doit rester hors de l'eau pour fonctionner correctement. C'est la seule chance que nous avons de le repérer", ajoute l'inspecteur-chef. 

50 km d'autonomie

Les drones sous-marins conçus par les narcotrafiquants ont une autonomie de 50 km ; c'est largement suffisant pour traverser le détroit de Gibraltar, voire faire l'aller et retour puisque les côtes marocaines ne sont qu'à 14 km de l'Espagne. Pour les enquêteurs, c'est donc un nouveau front qui s'ouvre dans la lutte anti-drogue.

Deux policiers en civils et sous-couvert d'anonymat ont accepté de parler de leur travail rendu toujours plus difficile par les innovations des trafiquants. "Ce cours d’eau se jette dans la mer, ce serait une zone idéale pour faire entrer un drone, il serait presque indétectable", affirme l'un d'eux alors qu'il se rend dans une zone particulièrement sensible de la côte. 

"C’est une succession de criques, l’une derrière l’autre. Ils descendent des hauteurs pour récupérer la marchandise, à l’abri des regards. Nous avons un système de radar qui surveille la baie de Gibraltar, donc ils essaient de la contourner, et ils ont un avantage : c’est que leurs moyens sont illimités. Technologiquement, ils ont toujours un coup d’avance, et c’est à nous de nous adapter", renchérit son collègue.

Un jeu du chat et de la souris dangereux et lucratif qui va donc se poursuivre sous la surface de l'eau. 


V. Fauroux - Reportage vidéo : Julien Garrel et Léa Caboche

Tout
TF1 Info