Les oligarques russes, souvent proches de Vladimir Poutine, possèdent de nombreux biens immobiliers en France.Dix nouvelles propriétés somptueuses viennent d'être gelées par Bercy.
Derrière une imposante grille surmontée d'arabesques, se niche l'une des dernières prises des enquêteurs de Bercy : un château situé en région parisienne, à Saint-Léger en Yvelines, qui appartient au fils d'Alexandre Babakov, un député de la Douma, le Parlement russe. Le bien a été gelé par le ministère de l'Économie dans une mise à jour publiée mardi. Son propriétaire peut donc y habiter, mais pas le vendre ni le louer.
L'objectif de la manœuvre est de déstabiliser le régime russe en faisant pression sur ces milliardaires qui se sont enrichis avec la protection de Vladimir Poutine. Deux appartements parisiens sont aussi concernés, à l’angle de la rue de Solférino et du quai Anatole-France, au cœur du cossu VIIe arrondissement, selon Le Parisien. Ces propriétés pourraient effleurer "la centaine de millions d'euros", selon un professionnel de l'immobilier de luxe.
Elles appartiennent à des sociétés civiles immobilières derrière lesquelles se cache en réalité Alexeï Kouzmitchev, un oligarque russe proche de Vladimir Poutine dont la fortune est estimée à près de neuf milliards d'euros. Dans le viseur de Bercy depuis le début de la guerre en Ukraine, il avait déjà vu sa villa de Saint-Tropez gelée le mois dernier.
709 millions d'euros de biens et 24 milliards d'euros d'avoirs immobilisés
Parmi les dix bâtiments gelés, on trouve par ailleurs une série d'appartements avec vue sur le Jardin d'Acclimatation, situés à Neuilly-sur-Seine dans les Hauts-de-Seine, là encore acquise par l'intermédiaire de sociétés civiles immobilières dirigées par une actionnaire russe, qui a, elle aussi, déjà été épinglée par les services de l'État. Les dix propriétés visées ce mardi portent à 64 la liste des biens ciblés par les sanctions du ministère, publiée sur son site.
Ils sont situés majoritairement en région parisienne, mais aussi en Savoie et Haute-Savoie, et le long de la Côte d'Azur. D'après Le Parisien, ces prises représentent un total de 709 millions d'euros au regard seulement de leur prix d'acquisition, puisque leur valeur actuelle a depuis flambé.
Elles marquent l'aboutissement d'enquêtes qui peuvent s'avérer longues et complexes. "Il y a des sociétés intermédiaires qu'il faut remonter. Parfois, il y a aussi des prête-noms, des gens de la famille à qui la propriété a pu éventuellement être donnée, l'oligarque ayant gardé un petit pourcentage, mais il contrôle en réalité les gens. Il faut que l'on arrive à remonter ce chaînage-là", détaille Jérôme Fournel, directeur général des finances publiques, dans le reportage du 20H de TF1 en tête d'article.
À Saint-Jean-Cap-Ferrat, en Provence-Alpes-Côte d'Azur, six villas ont ainsi été identifiées et gelées. Un coup porté au portefeuille de ces oligarques par les enquêteurs, qui cherchent à bloquer tous les fonds dont ils disposent en France, y compris dans les banques. "Ces personnes-là n'ont plus accès à leurs comptes bancaires : ils ne peuvent pas retirer de l'argent, ni faire des chèques ou utiliser leur carte bancaire sur ce compte-là", explique l'avocat Me Ardavan Amir-Aslani.
En sus de dizaines de millions d'euros de yachts, d'hélicoptères et d'œuvres d'art bloqués, la Direction générale des Finances Publiques a aussi immobilisé pour l'heure plus de 24 milliards d’euros d’avoirs russes en France. Une centaine d'enquêteurs de la "task force" du ministère de l'Économie restent mobilisés pour continuer de les traquer.
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