REPORTAGE - Entre Ukraine et Russie, que veulent les habitants de la région du Donbass ?

par La rédaction de TF1info | Reportage TF1 : Liseron Boudoul et Gilles Parrot
Publié le 8 février 2022 à 20h34, mis à jour le 9 février 2022 à 18h44

Source : JT 20h Semaine

Après une phase d'escalade, la diplomatie semble reprendre la main dans la crise entre la Russie et l'Ukraine.
La fin du conflit au Donbass, en Ukraine orientale, sera au cœur des discussions directes prévues le 10 février.
Une équipe de TF1 a rencontré des habitants de Donetsk, capitale d'une république autoproclamée qui se sent plus russe qu'ukrainienne.

Depuis 2014, l'état de guerre s'est installé dans le Donbass, cette région à l'est de l'Ukraine qui tente de faire sécession avec la proclamation de deux républiques indépendantes, celle de Donetsk et celle de Louhansk. Alors que le dialogue entre la Russie et l'Ukraine semblent sur le point de reprendre, après l'inquiétante augmentation du contingent russe aux frontières ukrainiennes, le sort du Donbass revient au centre des débats. Une équipe de TF1 s'est rendue sur place à Donetsk, comme on peut le voir dans le reportage en tête d'article, pour interroger les habitants sur leurs attentes.

Cela fait maintenant huit ans que la guerre fait partie de la vie d'Elena. Elle nous montre un abri dans sa cave, dans lequel elle s'est réfugiée plusieurs fois avec sa famille, lorsque les combats reprennent. "On se cache ici quand ça tire", décrit-elle, "on s'assoit là, tout le monde descend vite ici quand les obus tombent". "On s'abrite", soupire la mère de famille, "mais cette guerre ne s'arrête jamais". Comme la plupart des habitants de la République autoproclamée de Donetsk rencontrés pour le reportage de TF1, Elena considère que ce sont les Ukrainiens qui ont déclenché la guerre en 2014. 

Historiquement, on parle russe depuis toujours à la maison ou au travail
Oksana Penkova, professeure d'Histoire

Depuis, les regards se tournent de plus en plus vers la Russie : dans la région, tout le monde est russophone. Elena exhibe fièrement son passeport russe, qu'elle possède comme son fils et son mari, et dit espérer que le Donbass sera un jour rattaché à la Russie. Dans une grande librairie du centre-ville, tous les ouvrages sont écrits en russe. A la faculté d'histoire, les cours sont dispensés en russe, ce que la professeure de culture slave justifie :  "Avant, notre région était russe", selon Oksana Penkova, "elle a été intégrée à l'Ukraine au début de la période soviétique, alors qu'historiquement on parle russe depuis toujours à la maison ou au travail".

Si les troupes sécessionnistes sont largement soutenues par Moscou, l'économie du pays semble aussi tenir largement sur des produits venus de Russie, et même sur sa monnaie. Ainsi au supermarché, nos reporters constatent que la plupart des produits proviennent de Russie ou de Biélorussie... et sont payés en roubles. Sur l'avenue principale de Donetsk, une gigantesque fresque proclame d'ailleurs la volonté sans ambiguïté du régime : "Nous sommes le Donbass russe".


La rédaction de TF1info | Reportage TF1 : Liseron Boudoul et Gilles Parrot

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