Des frappes russes nocturnes ont fait au moins 25 morts dans plusieurs villes du pays, dans la nuit de jeudi à vendredi, selon les autorités ukrainiennes.À Ouman, dans le centre du territoire, une femme encore choquée a filmé son appartement, retourné par le souffle d'un missile.Son immeuble a été pris pour cible, de nombreuses victimes étant à déplorer.
Ils ont été frappés en plein sommeil. Les habitants d'Ouman, dans le centre de l'Ukraine, se sont réveillés dans la terreur tôt vendredi matin, après une "attaque au missile" dans la nuit, selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky. "Je n'aurai jamais pensé que ça allait arriver", lâche une jeune femme dans la vidéo en tête d'article. En larmes, le visage et les mains tâchés de sang, cette Ukrainienne filme son appartement aux fenêtres soufflées. Dans le couloir, le parquet est maculé de gouttes rouges, probablement du sang.
Une porte vitrée a été désossée, les pièces sont recouvertes de poussière et sens dessus dessous, ravagées par la puissance de l'impact. "Un missile a touché notre maison. Nous sommes tous recouverts de sang, toutes les vitres se sont brisées. Les enfants dormaient là, heureusement tous sont vivants", glisse-t-elle en rentrant dans la chambre de ses enfants, où les meubles ont été renversés. "Nous sommes tout simplement couverts de sang, nous n'avons pas de vitres", répète-t-elle. "J'ai eu si peur. Je vous hais, je vous hais les Katsaps", conclue avec rage la jeune femme, empruntant un surnom péjoratif donné aux Russes par les Ukrainiens. En bas de son immeuble, un impressionnant incendie fend l'obscurité.
Les premières frappes d'ampleur depuis début mars
La frappe contre cet immeuble d'Ouman a fait plusieurs victimes. "À ce stade, 14 personnes sont mortes", a indiqué le ministère de l'Intérieur sur Telegram. Parmi les morts, "deux enfants de dix ans", a déploré sur Telegram le gouverneur régional Igor Tabourets. La commune n'est pas la seule touchée : une autre frappe russe sur Dnipro, grande ville du centre-est de l'Ukraine, a tué "une jeune femme et un enfant de trois ans", a déploré sur Telegram le maire Borys Filatov. Un nouveau bilan global des attaques de la nuit faisait état de 25 morts, vendredi après-midi.
Cette vague de tirs, les premières d'ampleur depuis début mars, a aussi touché Kiev, heureusement sans faire de victimes. Dans la ville d'Oukraïnka, près de la capitale, des éclats d'un missile abattu sont tombés sur un immeuble blessant une fillette, qui a été hospitalisée, selon le gouverneur régional. Au total, l'armée ukrainienne a annoncé sur Telegram avoir abattu "21 missiles de croisière (...) sur un total de 23 ainsi que deux drones". L'attaque a été lancée "aux alentours de 4 heures du matin" (3h en France) depuis des bombardiers stratégiques russes situés dans la zone de la mer Caspienne, selon la même source.
"Cette terreur russe doit entraîner une riposte juste de l'Ukraine et du monde", a lancé sur Telegram Volodymyr Zelensky. "Chaque attaque, chaque acte pervers contre notre pays et (notre) peuple rapproche l'État terroriste de l'échec et de la punition", a-t-il cinglé. De son côté, la Russie a affirmé vendredi avoir seulement mené des frappes contre des objectifs militaires en Ukraine, "des unités de réserve des forces armées ukrainiennes", se félicitant que "toutes les cibles assignées ont été atteintes".