Un an après le début de la guerre en Ukraine, des manifestations de soutien se sont déroulées ce vendredi dans plusieurs villes françaises.Ces rassemblements se poursuivront durant le week-end.
Bougies, drapeaux, monuments illuminés en jaune et bleu : plusieurs villes françaises ont affiché leur soutien à l'Ukraine ce vendredi, un an après le début de l'invasion russe. À Marseille, plusieurs centaines de personnes se sont réunies devant l'Hôtel de ville, dans une nuée de drapeaux ukrainiens, portant des pancartes "all the world stand by Ukraine" (tout le monde soutien l'Ukraine) ou encore "chaque pays souffre de sa maladie. Celle de la Russie est sans remède", a constaté une journaliste de l'AFP.
Ce rassemblement se tenait non loin de l'ancre offerte par la ville ukrainienne d'Odessa et repositionnée depuis un an sur le Vieux-Port pour rappeler le jumelage entre les deux cités portuaires.
La résistance "héroïque" du peuple ukrainien
Un peu plus tôt à Toulouse, ville jumelée avec Kiev, une centaine de personnes s'étaient rassemblées près de la place du Capitole. "L'armée de Poutine a commis de terribles crimes de guerre et ne menace pas seulement l'Ukraine, mais toute la région, l'Europe et aussi le monde entier", a confié à l'AFP Artemiy, un Russe âgé de 30 ans qui vit à Albi depuis septembre et préfère taire son nom de famille. La veille déjà, une flash-mob avait rassemblé place du Capitole 600 personnes qui avaient formé un cœur lumineux en abaissant et relevant les flashs de leur téléphone à douze reprises, pour symboliser les douze mois écoulés depuis le début de l'invasion russe.
Je crois que le monde entier aujourd'hui admire les Ukrainiens.
Martine Aubry, maire de Lille
Dans le même temps, à Paris, où les commémorations ont démarré jeudi soir avec l'illumination de la Tour Eiffel aux couleurs ukrainiennes, des centaines de personnes ont affiché dans la soirée leur soutien à la résistance "héroïque" du peuple ukrainien place de la République. "J'ai toute ma famille en Ukraine... et ça fait un an que l'on tient", a témoigné à l'AFP Khrystyna Gabuzian, 35 ans, informaticienne qui vit en France depuis 13 ans. "On tient fort et on résiste, et c'est tellement incroyable, car ils pensaient qu'ils allaient nous prendre en trois jours...", dit-elle en se mettant à pleurer, submergée par l'émotion. Un autre rassemblement est prévu ce samedi, en direction de la place de la Bastille.
À Rennes, quelque 250 personnes se sont réunies dans le centre en déployant notamment un drapeau ukrainien d'une vingtaine de mètres, tout en allumant des bougies et en scandant "Slava Ukraini" ("Gloire à l'Ukraine"). Tandis qu'à Lille, dans la matinée, une centaine de personnes avaient assisté à une cérémonie organisée sur le pont de Kharkiv - ville de l'est ukrainien avec laquelle est jumelée la cité nordiste - avec l'organisation d'une minute de silence ponctuée par l'hymne ukrainien. "Je crois que le monde entier aujourd'hui admire les Ukrainiens", a affirmé la maire Martine Aubry. "C'est un peuple de courage qui n'a jamais baissé les bras malgré les horreurs." Les monuments publics de la ville ont été pavoisés vendredi aux couleurs ukrainiennes.
À Strasbourg, ce sont plusieurs centaines de personnes qui ont participé à un rassemblement devant le Conseil de l'Europe. La journée du 24 février 2022 "est une date qui restera marquée par l'infamie pour la Russie", a déclaré Thordís Kolbrun Reykfjord Gylfadottir, ministre islandaise des Affaires étrangères et actuelle présidente du comité des ministres du Conseil de l'Europe, paraphrasant la déclaration du président américain Franklin Roosevelt après l'attaque japonaise contre Pearl Harbor, le 7 décembre 1941. L'ambassadeur d'Ukraine auprès du Conseil de l'Europe, Borys Tarasyuk, a, lui, réclamé "davantage d'armes" pour venir à bout de l'invasion russe.
Selon le président de l'Union des Ukrainiens de France, Jean-Pierre Pasternak, quelque 110.000 Ukrainiens sont arrivés en France depuis février 2022, dont 90% de femmes et d'enfants, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.