Il y a tout juste 110 ans, le Titanic heurtait un iceberg au large de Terre-Neuve, entrainant la mort de 1500 passagers.Une étude de Météo France donne une autre clé de compréhension du naufrage.
C’est certainement le naufrage qui a le plus marqué l’histoire de la navigation maritime. Il y a tout juste 110 ans, dans la nuit du 14 au 15 avril 1912, alors qu'il faisait route vers l'Amérique, le Titanic heurtait un iceberg au large de Terre-Neuve. Quelques heures plus tard, il sombrait, emportant avec lui 1500 de ses 2200 passagers.
Un siècle et dix années plus tard, des questions se posent toujours sur le déroulé de l'accident. Comment, notamment, l'équipage a-t-il pu être surpris par un bloc de glace de 30 mètres de haut, alors qu'en passerelle la vue porte à 15 km et qu'il n'y avait pas de brouillard ce soir-là ? Pour tenter de comprendre ce qui s'est passé, une équipe de Météo-France a revisité les données atmosphériques et océaniques de l'époque.
Temps doux et illusion d'optique
Premier indice, les conditions météo n'étaient pas les mêmes que d'ordinaire. En cette nuit du 14 au 15 avril, il fait anormalement doux. "La fonte de la banquise est arrivée très tôt et les icebergs ont dérivé beaucoup plus tôt que prévu vers le sud, ce qui fait que cette fois-ci, il y en avait plein", explique Marie-Hélène Pépin, cheffe du département documentation à Météo-France, dans la vidéo du JT de TF1 en tête de cet article. Le Carpathia, un autre navire, en a ainsi dénombré 25 dépassant 60 m de haut et plusieurs douzaines d’autres dans la zone en arrivant au secours du Titanic.
Autre donnée qui compte : cette nuit-là, un vaste anticyclone est centré sur Terre-Neuve. La météo est donc calme, pas de brume, pas de vent, pas de vagues. Des conditions idéales pour naviguer ? Pas forcément. L'équipage du Titanic pourrait en effet avoir été victime d'une illusion d’optique liée à la réfraction de la lumière : la "brume de fée". "C'est une superposition de mirages qu'on observe en région polaire, et ça crée une espèce de couche d'une hauteur de 30 mètres dans lesquelles on ne voit rien. On voit juste du brouillard. Les objets sont indiscernables", poursuit la spécialiste.
Si les différences de température entre les différentes couches sont plus importantes, comme ça pouvait être le cas la nuit du naufrage, les images des objets ainsi produites peuvent être plus plates, avec de fortes variations de contraste. C'est pour cela, que depuis la passerelle à 23 mètres au-dessus de l'eau, le capitaine du Titanic n'aurait jamais pu voir l'iceberg à temps. De plus, les enquêteurs le savent, le paquebot naviguait beaucoup trop vite, à plus de 40 km/h. Or le Titanic se trouvait à 500 mètres seulement de l'iceberg. Trop tard pour éviter la collision.
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