REPORTAGE – Passer des vacances au soleil sans masque et sans distanciation, c'est possible à Zanzibar, en Tanzanie. Malgré le risque de contamination, les autorités ont fait le choix du tourisme et nient l'existence du Covid.
Des vacances de rêve à l'autre bout du monde, en pleine pandémie. Sur l'archipel de Zanzibar, les restrictions sanitaires sont quasi inexistantes. À leur arrivée, les vacanciers n'ont pas besoin de fournir un test PCR négatif aux autorités. Aucune quatorzaine imposée, ils peuvent déambuler sans masque.
Les bars et les restaurants, tous ouverts, ne sont soumis à aucune jauge. Dans ce cadre idyllique, les touristes redécouvrent tous les petits plaisirs de leur vie d'avant, y compris la sortie dans les boîtes de nuit. Et c'est d'ailleurs ce qui a séduit ces trois copines venues de France.
À la base, le trio avait prévu de se rendre en Thaïlande : "Nous avions quasiment tout planifié, mais il fallait respecter une quatorzaine à l’arrivée dans des hôtels proposés par le gouvernement et à nos frais", explique l'une de ces touristes françaises En regardant la liste des pays dont les frontières restent ouvertes, leur choix s'est rapidement porté sur cette destination. Quitte à prendre le risque d'attraper le virus. "Ici on nous dit qu’il n’y a pas de Covid ! Nous ne sommes pas naïves mais on a juste envie de profiter. Si on pense Covid toute la journée, au final, on s’offre des vacances pour rien", soutiennent les vacancières.
Alors que la planète se calfeutre pour contrer la pandémie, la Tanzanie est l'un de ces rares pays à ouvrir grand ses frontières, et à faire le plein de touristes. Elle se vend comme une destination sûre. Aucun cas de Covid-19, ou plutôt aucun chiffre sur les contaminations. Malgré les rappels à l'ordre répétés de l'OMS, le pays a arrêté de recenser les cas depuis avril 2020. Son président, John Magufuli, affirme avoir jugulé l'épidémie grâce aux prières. En Tanzanie, le fait de publier des informations sur une maladie dangereuse est un délit. Pour expliquer les décès dans les hôpitaux, le dirigeant préfère parler de "pneumonie".
Jusqu’à aujourd’hui, on ne compte aucun cas de Covid dans le personnel
Ali, propriétaire de l'hôtel Kendwa Rocks
Une politique du déni qui profite aux professionnels du tourisme. Le secteur représente 20% de l'économie de Zanzibar et emploie 70.000 personnes. L'Hôtel Kendwa Rocks, avec ses 80 chambres et ses villas avec piscine, affiche un taux d’occupation de 99%. L'établissement est même complet jusqu'en avril. Une aubaine aussi pour les travailleurs saisonniers, à l'instar de Sophie. L’an dernier, après huit mois de chômage, elle n’a pas hésité à faire ses valises. "Il n’y a pas de perspective d’avenir, en termes de travail. Il est très difficile de se projeter et en tant que saisonnier", explique-t-elle.
Et même si certains pays interdisent à leurs ressortissants de partir en vacances à l’étranger, les hôtels de l'archipel peuvent compter sur une nouvelle clientèle russe. L’été dernier, Moscou a fait de la Tanzanie l’un des trois seuls pays où la population est autorisée à se rendre en vacances. "Jusqu’à aujourd’hui, on ne compte aucun cas de Covid dans le personnel. On continue de travailler, comme d’habitude. Rien n’a changé", assure Ali, le propriétaire de l'établissement. Et ce même si de plus en plus de touristes affirment avoir été contaminés au cours de leur séjour à Zanzibar.
Avec le recul, on s'est dit qu’on l’avait peut-être transmis à notre guide ou à des locaux
Des touristes françaises en vacances à Zanzibar
Pour rentrer en France, un test PCR négatif de moins de 72h est désormais obligatoire. Mais à en croire Clara, aide-soignante et formée à la pratique, le sien n’aurait même pas été analysé. "L'infirmier a effectué le prélèvement puis il a jeté directement le coton tige à la poubelle. Il est revenu vers moi quelques minutes plus tard en me disant que le test est négatif", relate-t-elle. Un de leur guide leur avait également proposé un faux certificat, en échange de 150 dollars par personne.
Par précaution, nos vacancières ont refait un test dès leur arrivée à l’aéroport de Roissy. Résultat, toutes étaient positives au Covid-19. "Heureusement, car on a pu s'isoler pendant quinze jours sans voir personne. Avec le recul, on s'est dit qu’on l’avait peut-être transmis à notre guide ou à des locaux. C’est à cause des touristes que ça se propage", admettent les trois touristes, à leur retour en France. Il y a deux semaines, les autorités tanzaniennes ont reconnu que le vice-président était décédé du Covid. Mais elles refusent catégoriquement toute campagne vaccinale dans le pays.
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