Venezuela : 68 morts après une mutinerie dans un commissariat surpeuplé

Publié le 29 mars 2018 à 9h12
Venezuela : 68 morts après une mutinerie dans un commissariat surpeuplé

AMÉRIQUE LATINE - Soixante-huit personnes sont mortes dans un "incendie présumé" dans le commissariat principal de Valence, dans le nord du Venezuela, a annoncé mercredi le parquet.

Soixante-huit morts. C'est le bilan ce jeudi dans un commissariat dans le nord du Venezuela, à Valence. L'établissement a été le théâtre d'une mutinerie impliquant des dizaines de détenus, provoquant un "incendie présumé" selon une ONG locale.

Le drame s'est produit tôt mercredi matin lors d'une tentative d'évasion, selon l'ONG "Une fenêtre sur la liberté". Les détenus auraient mis le feu à des matelas et se seraient emparés de l'arme d'un gardien, selon la même source. Des photographies prises par des membres de l'ONG montrent le corps d'un homme brûlé et des pompiers en train d'intervenir pour maîtriser les flammes.

Les commissariats, des lieux de détention de longue durée

Après la mutinerie, des membres de familles de victimes en proie à la confusion, ont tenté d'entrer dans les locaux de la police de Valence. Dans les échauffourées un fonctionnaire a été blessé par un jet de pierre, selon l'ONG. Des journalistes locaux, ont indiqué sur Twitter que la situation autour du commissariat de police était tendue et ont présenté une liste avec les noms de 20 personnes décédées.

Ce drame n'est pas une situation isolée
Carles Nieto, directeur de l'ONG "Une fenêtre sur la liberté"

La surpopulation dans les prisons de Venezuela oblige les forces de l'ordre à utiliser les commissariats comme lieux de détention de longue durée, alors que selon la loi, la détention ne peux excéder 48 heures dans ces locaux. Carlos Nieto, le directeur de cette ONG qui défend les droits des détenus, a affirmé que ce drame "n'est pas une situation isolée" car tous les centres de détentions vénézuéliens "connaissent les mêmes conditions de surpeuplement et de manque de nourriture, voire pire". Selon l'ONG, 62 détenus et deux policiers, sont morts en 2017 dans des incidents mais aussi de maladies liées aux mauvaises conditions carcérales. Selon la même source, dans le pays le surpeuplement représente 400% de la capacité d'accueil.

Le 16 mars, une soixantaine de détenus se sont brièvement échappé d'une prison de l'île touristique de Margarita (nord) par un trou qu'ils avaient ouvert dans un mur. En août 2017, une mutinerie a fait 37 morts et 14 blessés dans un commissariat de l'Etat d'Amazonas.


La rédaction de TF1info

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