Donald Trump ne témoignera pas à son procès en destitution au Sénat

Léa LUCAS avec AFP
Publié le 5 février 2021 à 12h23

Source : TF1 Info

IMPEACHMENT - L'ancien président américain sera jugé à partir du 9 février. Il est accusé d'avoir incité l'insurrection de ses partisans, responsables de violences inédites perpétrées au sein du Capitole à Washington le 6 janvier dernier.

Donald Trump ne témoignera pas dans le cadre de son procès au Sénat qui débutera mardi 9 février prochain, a annoncé jeudi soir un de ses conseillers, déclinant une invitation formulée par l'élu démocrate qui mène l'accusation dans ce dossier. "L'ancien président ne témoignera pas dans une procédure contraire à la Constitution", a ainsi déclaré à l'AFP Jason Miller. 

Le démocrate Jamie Raskin, qui jouera le rôle de procureur lors des audiences, a estimé dans un communiqué que le refus de Donald Trump de témoigner "en disait long" et établissait "de toute évidence une conclusion défavorable appuyant sa culpabilité". Ce dernier avait pourtant invité Donald Trump à "témoigner sous serment avant ou pendant le procès à propos de sa conduite le 6 janvier", jour où ses partisans ont attaqué le Capitole.

"Nous proposons que votre témoignage, qui comprendra bien sûr un contre-interrogatoire, ait lieu entre le lundi 8 et le jeudi 11 février", lui avait écrit l'élu de la Chambre des représentants. "Si vous déclinez cette invitation, nous nous réservons tous les droits, y compris celui d'arguer lors du procès que votre refus de témoigner pèse lourdement contre vous", avait-il ajouté.

Les avocats de l'ancien président avaient immédiatement dénoncé un "coup de communication" dans une procédure selon eux "anticonstitutionnelle". "Cela confirme ce que tout le monde sait : vous ne pouvez pas prouver vos accusations contre le 45e président des États-Unis, qui est redevenu un simple citoyen", ont-ils rétorqué à Jamie Raskin.

Qu'est-il reproché à Donald Trump ?

Le milliardaire républicain est accusé d'"incitation à l'insurrection" dans le cadre de la procédure de destitution qui, selon sa défense, ne peut s'appliquer qu'à un président en exercice. Juste avant l'attaque contre le Capitole, alors que les élus certifiaient la victoire de Joe Biden à la présidentielle, il s'était adressé à une foule de manifestants réunis à Washington pour contester sa défaite. "Vous ne reprendrez jamais notre pays en étant faibles. Vous devez montrer de la force", leur avait-il lancé.

Une semaine plus tard, la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, l'a mis en accusation. Donald Trump est alors devenu le premier président de l'Histoire des États-Unis à subir à deux reprises l'infamie d'un "impeachment". En effet, il avait déjà été renvoyé en procès à la fin 2019 pour avoir demandé à l'Ukraine d'enquêter sur le fils de son successeur, Hunter Biden. À l'époque, il avait également de témoigner lors de ce premier procès. Le Sénat à majorité républicaine l'avait rapidement acquitté. 

Même si les démocrates ont depuis repris le contrôle de la chambre haute, il leur sera difficile de rallier suffisamment de républicains pour atteindre le seuil de 67 sénateurs sur 100 nécessaires pour un verdict de culpabilité à son encontre.


Léa LUCAS avec AFP

Sur le
même thème

Tout
TF1 Info