VIDÉOS - Un an de guerre en Ukraine : les reportages les plus marquants de TF1

Les troupes russes étaient stationnées depuis plusieurs semaines à la frontière. La communauté internationale guettait et redoutait chaque jour un peu plus une avancée des troupes de Vladimir Poutine, qui n'avaient plus qu'à faire un pas pour déclencher la guerre. Et finalement, le 24 février 2022, les troupes terrestres franchissent la ligne. Les bombardements touchent tout le pays, et même sa capitale, Kiev. Le président, Volodymyr Zelensky, décrète le même jour la mobilisation générale des civils ukrainiens pour faire face aux combats. 

Le début d'un conflit que nos envoyés spéciaux ont couvert sur le terrain tout au long de l'année. Des reporters, grands reporters, journalistes reporters d'images et fixeurs qui ont été les témoins de cette guerre et de ses conséquences dramatiques sur les 44 millions d'habitants du pays. Nous avons sélectionné ci-dessous dix de leurs reportages les plus marquants.

Au sixième jour de l'invasion russe de l'Ukraine, la place centrale de Kharkiv a été la cible d'un tir de missile. En plein cœur de la deuxième ville du pays, 1,4 million d'habitants, la préfecture régionale a été touchée. Une équipe de journalistes de TF1 était à l'intérieur du bâtiment. Saine et sauve, elle a pu rendre compte de l'étendue de la frappe et des dégâts causés sur la place de la Liberté. Un reportage qui a particulièrement marqué notre grand reporter Michel Scott, "parce qu'on vit de l'intérieur ce que vivent les Ukrainiens tous les jours".

François-Xavier Ménage et son équipe se rendent dans un centre commercial transformé en centre d'accueil pour les réfugiés de Marioupol. Chaque récit entendu sur place est plus glaçant que le précédent. "Dans un des hôpitaux de la ville, nous filmons avec l'autorisation des proches, qui restent dans le couloir, une salle où quatre enfants gravement blessés sont pris en charge par un personnel médical à bout. En refermant la porte, une aide-soignante nous dit que plusieurs sont entre la vie et la mort", se souvient-il. Que des civils, tous touchés par un bombardement alors qu'ils fuyaient Marioupol dans un convoi humanitaire. 

À 10 km seulement du front, les hôpitaux ont colonisé les sous-sols pour devenir des maternités de fortune. Des prématurés y sont surveillés jour et nuit, avec des lits installés à même le sol pour les soignants dans la pièce d'à côté. À quelques kilomètres de là, des parents attendent toujours pour venir récupérer leurs bébés nés par GPA.

Moins d'un mois après le début du conflit, la ville de Mykolaïv, à 150 km d'Odessa, est au centre d'une intense bataille entre l'armée russe et l'armée ukrainienne. L'une de nos équipes a pu suivre des soldats, épuisés, qui creusent des abris de fortune à la pelle pour se reposer. Des soldats très émus qui ont particulièrement marqué l'une de nos envoyées spéciales, Esther Lefebvre, qui s'est rendue plusieurs fois en reportage en Ukraine. 

Ces scènes ont fait le tour du monde. Alors que les Russes quittent la ville de Boutcha, des dizaines de cadavres de civils jonchent les rues. Des femmes, des hommes, voire des enfants qui, pour la plupart, ont été tués à bout portant. Des crimes que le président ukrainien qualifiait à l'époque de "génocide", tandis que Vladimir Poutine parlait d'une manipulation à destination des médias occidentaux. 

Avec son équipe, Thomas Misrachi s'est, lui aussi, rendu à plusieurs reprises en Ukraine. L'un de ses reportages les plus marquants est "sans aucun doute d'avoir été les premiers journalistes au monde à arriver sur le site de la bataille de Belogorivka", au mois de mai dernier, explique-t-il. Les Russes y ont connu un revers spectaculaire dans l'est de l'Ukraine alors qu'ils tentaient de traverser une rivière. Les Ukrainiens les avaient repérés, et les attendaient de l'autre côté. Il s'agit de l’un des échecs les plus marquants de l’armée russe depuis le début du conflit, filmé par des drones de l'armée ukrainienne. Les experts militaires estiment qu'au moins 300 soldats russes y auraient été tués.

C'est l'histoire de deux anonymes, deux civils dont la seule arme a été le courage, et qui ont pourtant su marquer cette guerre à leur façon. Un maçon ukrainien de 65 ans et son fils ont renseigné l'armée, au péril de leur vie, sur la position d'une unité russe qui s'était installée juste derrière leur maison, dans la forêt. Les soldats sont nombreux : une vingtaine de blindés, et plus de cinquante hommes. De précieuses informations qui ont permis la destruction totale du groupe. "Ils ont commencé à piller partout. Ce sont des enfoirés. Je les hais, ces b*tards !", explique ce maçon dans le reportage.  

Depuis le mois de mars dernier, le site hautement sensible est sous contrôle des hommes de Vladimir Poutine. Six réacteurs observés par le monde entier, surtout lorsque, à plusieurs reprises, des bombardements s'en sont rapprochés. "Les réacteurs sont conçus en théorie pour résister à la chute d'un avion. Je suis beaucoup plus inquiet pour les stocks de déchets radioactifs ; ils ne sont pas très protégés. Si un obus ou même une roquette tombent dessus, une zone considérable pourrait être vite irradiée", explique à l'époque Andreï Loudany, ingénieur ukrainien. Une centrale que nos envoyés spéciaux, Jérôme Garro et Gilles Parrot, avaient pu exceptionnellement approcher.

Fait très rare, une équipe de journalistes a pu se rendre à 200 mètres des lignes ukrainiennes, côté russe. "A vue d'œil, on pouvait voir les tranchées, casemates et sacs de sable. Les deux armées sont presque à portée de voix. Tout autour, la terre est pleine de cratères, les arbres déchiquetés par les obus. On est vraiment dans un décor de la première guerre mondiale, avec les hommes qui se battent et dorment dans les tranchées", se remémore Jérôme Garro, envoyé spécial de TF1. Des scènes d'autant plus surprenantes qu'en parallèle, il s'agit aussi d'une guerre très moderne.  

À moins de 50 km de la ligne de front, une petite mairie de Bakhmout enchaine les mariages. Avant l'offensive russe, il y en avait au mieux deux par semaine. Aujourd'hui, c'est jusqu'à cinq par jour. Des cérémonies expéditives, sans fleurs ni robe blanche, simplement la promesse de deux personnes séparées par la guerre. "C'est notre dernière chance de nous marier. Il faut profiter de chaque instant. Nous n'avons plus beaucoup de temps à vivre ensemble", confie l'un d'eux à notre reporter, Florence de Juvigny.