Le djihadiste français Tyler Vilus sera le premier à passer devant une cour d'assises pour des assassinats en Syrie

Publié le 22 juillet 2019 à 16h01, mis à jour le 22 juillet 2019 à 17h06
Le djihadiste français Tyler Vilus sera le premier à passer devant une cour d'assises pour des assassinats en Syrie

TERRORISME - Tyler Vilus sera le premier djihadiste français à comparaître devant une cour d'assises pour des exactions commises en Syrie. Djihadiste français arrêté en 2015, il est notamment accusé de meurtre, comme l'a appris l'AFP ce lundi auprès d'une source judiciaire.

Le premier "revenant" va être jugé . C'est en ce terme que David Thomson, prix Albert Londres en 2017, décrivait ces Français qui rentraient en France après avoir combattu au sein du groupe Etat Islamique. Tyler Vilus en fait partie. Ce lundi 22 juillet, il devrait être renvoyé devant la cour d'assises par un juge d'instruction, selon une source judiciaire citée par l'AFP. D'après leurs informations, qui confirment celle de France Inter ce matin, l'homme de 29 ans devrait être jugé pour "meurtre en bande organisée et en relation avec une entreprise terroriste", "association de malfaiteurs terroriste criminelle" et "direction d'une association de malfaiteurs terroriste criminelle". 

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Tyler Vilus a cependant fait appel de l'ordonnance de mise en accusation notifiée la semaine dernière. Il faudra donc attendre la décision de la cour d'appel de Paris qui, si elle confirme son renvoi, fera de l'individu le premier djihadiste français jugé pour des exactions en Syrie. 

Accusé de meurtre et soupçonné de vouloir commettre des attentats

Décrit comme "intelligent, déterminé et paranoïaque" par les enquêteurs, il est accusé d'avoir commis des assassinats dans la zone contrôlée par Daech, notamment lorsqu’il faisait partie de la police de ce groupe radical, dont le rôle était de faire régner la charia. Et de punir sévèrement tout manquement aux règles dictées par le Coran. De plus, il aurait encadré une exécution publique de deux prisonniers, comme le rappelle la radio publique. S'il n'a pas commis l'exaction, il a été filmé comme témoin de cette scène dans une vidéo de propagande diffusée par le centre médiatique du groupe État islamique. 

Mais outre ce passé au Moyen-Orient, il sera aussi jugé sur des soupçons d'attentats en France. Et ce à cause d’un message troublant. Envoyé après son arrestation, le 2 juillet 2015 à l’aéroport d’Istanbul, à Abdelhamid Abaaoud, coordinateur des attentats du 13-Novembre, on y lit : "Je supprime ton numéro et les autres. Quand je sors, j'agis." Quatre ans après, on se demande encore ce que cache cette expression. Car le principal concerné prétend qu'il voulait fuir en Mauritanie. Mais les enquêteurs le soupçonnent plutôt d'avoir "tenté de revenir sur le sol français en vue de commettre une attaque", comme le souligne l'AFP, estimant que le présumé terroriste voulait partir à Prague pour brouiller les pistes avant de retourner en France commettre des attentats.

Sa mère est déjà en prison

Originaire de Troyes, dans l’Aube, le djihadiste s'est radicalisé à l'âge de 21 ans. Il rejoint d'abord une branche du groupe en Tunisie, avant de se rendre en Syrie fin 2012 et s'y installer définitivement en mars 2013. Combattant très actif sur les réseaux sociaux, ce n'est qu'à l'automne 2017 qu'il devient réellement célèbre. Lors du procès de sa mère, Christine Rivière, surnommée depuis "mamie djihad", on apprend ainsi comment il l'a radicalisée. Interpellée en juillet 2014, après avoir voulu se rendre en Syrie pour la quatrième fois, elle a été condamnée en octobre à dix ans de réclusion par le tribunal correctionnel de Paris pour "association de malfaiteurs en vue de la préparation d'actes terroristes". Son fils, lui, risque la perpétuité. 


La rédaction de TF1info

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