L'audience a repris ce mardi matin devant le tribunal correctionnel de Marseille.La prévenue, qui a fait un malaise à l'audience jeudi, est toujours hospitalisée.Sur décision du tribunal, les débats se poursuivent, en son absence.
Les avocats de la défense avaient demandé une suspension en attendant une amélioration de l'état de santé de leur cliente mais le tribunal ne leur a pas donné gain de cause. Ce mardi matin, le procès de la conductrice d'un car scolaire, jugée à Marseille pour la collision mortelle avec un train en 2017 à Millas (Pyrénées-Orientales), a donc repris malgré l'hospitalisation de la prévenue. Nadine Oliveira, 53 ans, a donné pouvoir à ses avocats pour la représenter, a indiqué la présidente Céline Ballerini après une journée entière de suspens sur la poursuite ou non du procès.
Jugée pour homicides et blessures involontaires, la prévenue s'était effondrée en larmes jeudi lors d'un interrogatoire destiné à savoir si elle avait vu ou non les barrières baissées au passage à niveau où s'est produit l'accident qui a coûté la vie à six collégiens et en a blessé 17 dont certains très grièvement.
Cette journée de mardi est consacrée aux expertises psychologiques et à l'examen de personnalité de Mme Oliveira.
"Victime d'un infarctus"
"J'ai vu Nadine Oliveira hier (dimanche) après-midi vers 16 h 00 à l'hôpital Marseille Nord et j'ai appris qu'elle allait aujourd'hui bénéficier de nouveaux examens, notamment du foie puisque, vous le savez, elle a été victime d'un infarctus", avait détaillé lundi en début d'audience l'un de ses avocats, Me Jean Codognès. "J'ai trouvé une femme très affaiblie", avait-il ajouté, précisant que sa cliente était hospitalisée en soins intensifs dans le service de cardiologie.
Me Louis Fagniez, autre conseil de la conductrice, avait déclaré lui : "À partir du moment où elle souhaite comparaître, un renvoi s'impose, la défense n'est pas favorable pour assurer sa défense hors sa présence, malgré un mandat de représentation".
La présidente, considérant que Mme Oliveira avait donné pouvoir à ses avocats pour se faire représenter, a finalement rejeté la demande de renvoi de ceux-ci et décidé de poursuivre les débats, au soulagement de certaines parties civiles. "Je pense qu'il faut qu'on puisse aller jusqu'au bout" du procès pour "tourner la page", même si l'audience se poursuit en l'absence de Nadine Oliveira, avait estimé Sylvain Sede, le père d'un adolescent blessé dans l'accident.
"On attend ce procès depuis cinq ans", avait de son côté souligné Stéphan Mathieu, père d'une adolescente décédée dans l'accident, en espérant toutefois que Nadine Oliveira puisse participer aux débats, même en visioconférence. "C'est important pour notre suite à nous, pour notre vie, on est quand même meurtri", avait-il ajouté.