TRAUMATISME – Au lendemain de l’effroyable collision entre un car scolaire et une TER, jeudi, sur un passage à niveau à Millas, le choc et l’incompréhension demeurent. Comment parler d’une telle tragédie, notamment aux enfants et aux adolescents ? Une psychologue livre quelques pistes sur les comportements à adopter et ceux à éviter.
"On est tous choqués." Au lendemain de l’effroyable collision entre un car scolaire et une TER survenu jeudi, en fin d’après-midi, sur un passage à niveau à Millas (Pyrénées-Orientales), l’émotion et l’incompréhension demeurent au plus haut dans les villes et villages d’origines des victimes. Alors que les circonstances exactes de l’accident restent floues et doivent être éclaircies par l’enquête, l’heure est maintenant à la douleur et au deuil.
Aussi déterminante que difficile à appréhender, la gestion des souffrances et d’éventuels traumatismes psychologiques va désormais focaliser une partie de l’attention. Mais comment évoquer une telle tragédie, tout particulièrement avec des enfants et des adolescents ? La psychologue Hélène Romano livre pour LCI quelques pistes sur les comportements à adopter et ceux à éviter.
Parler, soutenir, rassurer
"Il faut bien rappeler aux enfants qu’il s’agit d’un accident exceptionnel. Dire, notamment aux tout petits qui ont pu voir des images, que ce n’était qu’un seul car et non des milliers, sinon ils ne vont pas faire la part des choses", indique la docteure en psychopathologie au CHU de Créteil. "Il faut dire que quand la mort est là, quand il y a de la souffrance, on n’est jamais seul." Rassurer, expliquer, sans détailler ni éluder, la tâche n’a rien d’aisé mais peut être surmontée grâce à quelques pratiques basiques mais ô combien essentielles.
Leur job de parents c’est de dire : 'Je suis là, tu peux compter sur moi'
Hélène Romano, docteur en psychopathologie au CHU de Créteil
"Les parents doivent aussi rappeler à leurs enfants qu’ils sont et seront toujours présents pour eux. Ça paraît très simple, mais beaucoup n’y arrivent plus, ne prennent plus le temps de le faire", poursuit-elle. "Leur job de parents c’est de dire : 'Je suis là, tu peux compter sur moi'." Mais que faire si l’enfant s’interroge sur sa propre mort ? "La mort fait partie de la vie", souligne Hélène Romano. " Ce n’est pas en les faisant vivre dans une 'bulle de bisounours' qu’on les aide à surmonter les épreuves. (…) La résilience c’est aussi d’accepter que la souffrance fait partie de la vie."
L’importance du personnel formé
Si, ainsi que le note la psychologue, les adultes doivent veiller à ne pas "psychiatriser" des réactions naturelles face à ce genre de drame "en mettant des psys partout", elle insiste néanmoins sur l’importance de se tourner vers des professionnels en cas de difficultés. "Il faut du personnel formé. Les gens de bonne volonté font des dégâts considérables, comme on a pu le voir au moment des attentats", relève Hélène Romano, faisant valoir que les services d’urgence psychologique et psychiatriques sont là "pour repérer et prendre en charge toutes les conduites inadaptées".
On ne peut pas bien aider des ados et des enfants si on n’aide pas les adultes
Hélène Romano, docteur en psychopathologie au CHU de Créteil
Alors qu’une cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP) a été mise en place, Hélène Romano invite toutes les personnes touchées, de près ou non, à se tourner vers ces dispositifs d’échanges et d’écoute. "On est aussi là pour les adultes, les parents effondrés qui, parfois, n’ont pas été directement touchés", précise-t-elle, signalant que les ados préfèrent souvent rester entre eux (le collège de Millas a d’ailleurs ouvert ses portes ce vendredi pour "libérer la parole"). "On ne peut pas bien aider des ados et des enfants si on n’aide pas les adultes."
Un manque de moyens ?
"Il s’agit d’être présent, d’écouter, de ne pas dans le forçage à la parole et essayer d’accompagner dans le temps", ajoute Hélène Romano pour qui la gestion de l’après devrait être améliorée. "Dans l’urgence il y a beaucoup de choses de mises en place, mais, passée la post-urgence, en janvier ou février, dans les mois qui vont venir, il y aura probablement besoin d’aide pour ces enfants et ces parents. On n’a pas les moyens actuellement en France, aucun service de médecine scolaire-universitaire n’a les moyens de rester sur site et, ça, il faut vraiment que ça change."
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