Accident mortel en Gironde : la fiabilité des normes de sécurité en question

Publié le 24 octobre 2015 à 13h43
Accident mortel en Gironde : la fiabilité des normes de sécurité en question

SECURITE - Comment le bus a-t-il pu s'enflammer si vite, alors que les normes de sécurité prévoient qu'un véhicule se consume lentement pour permettre aux passagers de descendre ? La fiabilité des normes de sécurité doit-elle être remise en question ?

Après la terrible collision survenue entre un bus et un poids lourd le vendredi 23 octobre en Gironde, la question des normes de sécurité se pose désormais. Pourquoi le bus s'est-il enflammé si rapidement, condamnant plusieurs dizaines de passagers à périr dans les flammes ?

Un embrasement rapide "surprenant"

Selon Xavier Duforet, responsable de l'Organisation des transporteurs routiers européens, "c'est relativement incompréhensible car les normes sont très fortes. Un véhicule de transport en commun est prévu pour se consumer lentement pour avoir le temps d'évacuer les passagers", a-t-il a expliqué au micro de RTL, précisant que, contrairement à ce qui s'est passé, le toit n'aurait jamais dû s'effondrer. "Les structures de la carrosserie font que le toit ne peut pas s'effondrer. Cela fait partie intégrante du châssis. Il peut s'affaisser mais ne peut pas tomber", a-t-il précisé.

Contacté par metronews, Romain Visoianu, gérant de la société de location TDS Autocars Paris , s'est dit également surpris par l'incendie. "C'est surprenant cet embrasement rapide, car les matériaux comme la moquette intérieure par exemple, sont censés être ignifugés. Cela semble remettre en cause les normes de sécurité", a-t-il admis, sans cacher son étonnement, en raison de la "fiabilité" et de "la réputation" des autocars Mercedes.

Les accidents d'autocars : 0,2% des accidents de la route

Les normes de sécurité sont d'autant plus abordées dans cette affaire qu'elles sont pour certains, directement liées à la loi Macron qui prévoit de libéraliser le transport par autocars. Pour Noël Mamère, cette réforme est une "erreur". Le député a également pointé du doigt le peu de moyens engagés dans la sécurité et l'entretien des routes départementales, au profit des autoroutes. "La question, qui se pose malheureusement de manière tragique, c'est les choix qui ont été faits par le gouvernement et Monsieur Macron de libéraliser le système des autocars au détriment des trains et des lignes secondaires qui sont beaucoup plus 'secure' et qui ont été abandonnées" a-t-il déclaré.

Un avis que rejoint l'ancien inspecteur du travail Gérard Filoche, soulignant le "réalisme" de son témoignage et prédisant "d'autres accidents" à cause de la loi Macron. Mis en cause après sa sortie réclamant la démission du ministre de l'Economie, il a précisé à metronews qu'il n'y avait là "aucun rapport avec l'accident d'hier". Il appelait déjà à la démission d'Emmanuel Macron au travers du site macron-demission.fr , mis en ligne il y a trois semaines. En vain ? Comme le rappelle Romain Visoianu, "les accidents d'autocars ne représentent que 0,2% des accidents de la route". Les accidents de "trains, en revanche, représentent 0,6%".

A noter que l'une des plus importantes mesures de sécurité avait été mise en place en septembre dernier. Car si les autocars et bus neufs transportant des enfants devaient obligatoirement être munis d'un éthylotest antidémarrage (EAD) depuis 2010, c'est désormais le cas de tous les véhicules de transport de personnes. Il s'agit d'un éthylotest capable de bloquer le démarrage du véhicule si le conducteur est contrôlé positif à l'alcool.

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La question des normes de sécurité est désormais abordée : sont-elles fiables ?
La question des normes de sécurité est désormais abordée : sont-elles fiables ? - AFP

La rédaction de TF1info

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