Accusations de violences sexuelles : l'ex-député Denis Baupin poursuit 8 femmes, France Inter et Mediapart pour diffamation

Publié le 4 février 2019 à 6h39, mis à jour le 4 février 2019 à 6h45
Accusations de violences sexuelles : l'ex-député Denis Baupin poursuit 8 femmes, France Inter et Mediapart pour diffamation

JUSTICE - Accusé d'agression sexuelle et de harcèlement, l'ex-député EELV Denis Baupin a intenté un procès à Médiapart, France Inter et plusieurs de ses accusatrices. Ce procès s'ouvre lundi 4 février, au tribunal de Paris.

L’affaire Denis Baupin arrive au tribunal, mais ce n’est pas l’ancien député écologiste qui est jugé : accusé d’agression sexuelle et de harcèlement, il n’a jamais été poursuivi, le parquet de Paris ayant classé sans suite son enquête en mars 2017, considérant que si "les faits dénoncés, aux termes de déclarations mesurées, constantes et corroborées par des témoignages, sont pour certains d'entre eux susceptibles d'être qualifiés pénalement (...), ils sont cependant prescrits".

Le procès qui s’ouvre lundi 4 février est un procès en diffamation, Denis Baupin attaquant ses accusatrices et les médias qui les ont relayés, décidé à laver son "honneur". Seront jugés Mediapart, France Inter, et plusieurs des accusatrices de l’ex-député.

Tout a commencé le 9 mai 2016, quand huit femmes - quatre anonymes et les quatre élues écologistes Isabelle Attard, Annie 

Lahmer, Elen Debost et Sandrine Rousseau, ont accusé dans la presse Denis Baupin d’agressions sexuelles, de harcèlement sexuel et de gestes déplacés. 

Alors vice-président de l’Assemblée nationale, Denis Baupin avait nié ces allégations, en arguant de "jeux de séduction" entre "adultes". Son avocat avait porté plainte deux jours plus tard, au lendemain de l’ouverture d’une enquête judiciaire. L’affaire avait créé une onde de choc au sein du parti écologiste et relancé la question de la loi du silence en politique. 

Dans la plupart des cas, les faits portaient sur une période allant de 1990 à fin 2013, couverte par la prescription qui était de trois ans pour ce type de délit (prescription qui a depuis été doublée par la loi du 16 février 2017). Denis Baupin, qui s'était défendu d'être le "DSK des Verts", avait accueilli avec satisfaction le classement sans suite tout en disant regretter que la prescription "constitue une entrave au rétablissement de la vérité".

Parole contre parole

Sandrine Rousseau, ancienne porte-parole d'EELV, avait à son tour porté plainte en septembre 2017 pour "dénonciation calomnieuse", expliquant qu'être traitée de menteuse par Denis Baupin constituait pour elle "un déshonneur, une double peine". "On ne lâche rien. Promis", a tweeté dimanche 3 février celle qui, depuis, s'est mise en retrait de la vie politique et milite pour la dénonciation des violences sexuelles.

Le procès doit durer jusqu’à ce vendredi. 12 personnes au total sont poursuivies. Denis Baupin n’y assistera pas, rapporte Le Monde. "Il a déjà répondu à l’enquête de police, je le représente, et cela suffit", déclare son avocat, Me Emmanuel Pierrat, qui entend dénoncer, devant la cour, "un travail à charge, sans aucune retenue" de la part des journalistes.

De leur côté, les accusées vont pouvoir faire entendre leur version des faits. De nouveau, c’est donc une confrontation parole contre parole qui se jouera devant la 17e chambre correctionnelle.


La rédaction de TF1info

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