ENQUÊTE - Ils s'étaient fait discrets depuis le début de l'affaire Benalla. Ils sont pourtant des éléments centraux de l'enquête. Le couple molesté par l'ex collaborateur de l'Elysée et Vincent Crase le 1er mai dernier, place de la Contrescarpe se sont exprimés dans les colonnes du Monde.
Ils étaient les deux seuls à ne pas s'être livré publiquement dans cette affaire. Chloe P. et Georgios D., le couple molesté par Alexandre Benalla et Vincent Crase le 1er mai dernier, place de la Contrescarpe, ont livré leur version des faits à la police ce mercredi. Ce jeudi, ils accordent une interview dans Le Monde. Victimes des coups de l'ex collaborateur de l'Elysée, ils avouent ne pas avoir "bien compris ce qui [leur] tombait sur la tête".
Ce 1er mai, le jeune couple fête ses six ans de relation amoureuse affirme être dans le quartier avec l'idée de boire un verre dans le Ve arrondissement de Paris, du côté de la rue Mouffetard. Là où la tension est alors déjà prégnante. Après avoir essuyé quelques jets de gaz lacrymogène, non loin de la place de la Contrescarpe, ils se heurtent une nouvelle fois à un cordon de CRS, lorsqu'"un policier du bout de la ligne shoote dans [leur] direction".
"J'ai perdu le contrôle", déclare au Monde Georgios D. qui jettera une carafe vers les policiers. Sa compagne vise elle aussi les CRS. "Une réaction sanguine, stupide, que nous regrettons mais en aucun cas de la provocation", dit-elle.
Les interventions d'Alexandre Benalla et Vincent Crase
La suite, diffusée en boucle sur internet, on la connait. C'est le début de l'affaire Benalla. "J’ai vu Georgios D. se faire attraper par un policier en civil. Un autre, avec un casque de CRS, me saisit par la nuque et le bras", raconte la jeune femme. Son compagnon se débat et se retrouve à terre, devant Vincent Crase. "M. Benalla arrive derrière moi, m’attrape par la nuque, m’étrangle, me soulève. Je reçois un coup à l’estomac, un coup sur le visage. Il me tient toujours. Un CRS me frappe derrière les genoux avec sa matraque. Je tombe par terre. Et je reçois un coup de pied final de M. Benalla, qui m’écrase le thorax", raconte Georgios D.
L'ancien conseiller de l'Elysée s'éloigne ensuite et Chloe P. est maintenue à terre par Philippe Mizerski, le major en charge de l'encadrement d'Alexandre Benalla et Vincent Crase. "Avec lui, je n’ai eu aucun problème. Il était calme. Son comportement n’a rien à voir avec celui de M. Benalla, qui donnait l’impression de se défouler", dit-elle. Ce n'est qu'à leur retour de vacances, en juillet dernier, qu'ils découvrent l'affaire. "Ce qu’on a retenu, nous, ce sont les violences. L’affaire politique nous dépasse complètement."
"On n'aurait pas dû réagir à cette provocation. On a eu une réaction sanguine, on s'est sentis injustement agressés. Mais c'était irréfléchi", a ensuite expliqué le coupe sur le plateau de Quotidien. "On était un simple couple sorti ce jour-là pour prendre un verre. Et on regrette la tournure de cet événement. On reconnaît que c’était répréhensible. Mais c’était une réaction de défense et non pas de provocation."
Ils n’étaient pas venus participer à la manifestation
Me Sahand Saber
Ce matin, sur LCI, leur avocat, Me Saber, a indiqué que lors de leur audition devant les juges en charge de l'instruction, le couple a confirmé qu’"ils n’étaient pas venus participer à la manifestation. (...) Mes clients ont fourni des détails précis et concordants avec les constatations faites sur les vidéos".
Au sujet des projectiles lancés en direction des CRS, le couple a "fait part de profonds regrets" : "avec le recul, ils expliquent qu'ils auraient dû quitter les li eux quand ils ont vu la manifestation".
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