SAVOIE - Après le meurtre de la petite Maëlys, Nordahl Lelandais est passé aux aveux jeudi dans une autre affaire dans laquelle il était mis en examen pour "assassinat". Celle de la disparition d'Arthur Noyer, 24 ans, un jeune militaire basé à Chambéry. La nuit du 12 avril 2017, le caporal avait passé la soirée dans une discothèque avant de quitter l'établissement à pied pour rentrer à la caserne. Il n'est jamais arrivé à destination.
L’étau semblait déjà se resserrer lorsqu’on a appris qu’en début d’après-midi, ce jeudi, Nordahl Lelandais avait été conduit par les enquêteurs sur le lieu où les ossements d’Arthur Noyer avaient été découverts en Savoie. Nordahl Lelandais, qui avait reconnu en février avoir tué la petite Maëlys, disparue lors d’un mariage fin août en Isère, est en effet soupçonné d’avoir assassiné ce militaire en avril 2017. Et en début de soirée, la nouvelle est tombée : Nordahl Lelandais a avoué avoir tué le caporal Arthur Noyer, disparu en avril 2017.
Arthur Noyer est un jeune caporal du 13e BCA (Bataillon des Chasseurs Alpins), qui s'est mystérieusement volatilisé dans la nuit du 12 avril 2017. Le jeune homme de 24 ans avait passé la soirée dans une discothèque du centre-ville de Chambéry avec ses compagnons de régiment. Il les avait quittés vers 4 heures du matin pour rentrer à pied à la caserne de Barby, à 5 kilomètres de là. Le jeune militaire est vu pour la dernière fois en train de faire du stop rue de la République. Puis, plus rien...
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Le chien Saint-Hubert qui avait appuyé les recherches des gendarmes en charge du dossier, avait perdu sa trace en bordure de route. Après la disparition du jeune caporal, l'armée avait rapidement donné l’alerte et ses parents, originaires de Bourges (Cher), avaient pris la route de la Savoie. Aidés par des amis, ils avaient arpenté les rues de Chambéry pour y coller la photo de leur fils dans l’espoir de faire parler d’éventuels témoins. Les enquêteurs de la brigade de recherche de Chambéry, qui avaient été saisis avec la brigade de Challes-les-Eaux, semblaient perplexes quant à l’hypothèse d’un départ volontaire. Un avis de recherche avait été lancé, les militaires du groupement de l’Isère avaient également été mobilisés et un hélicoptère avait survolé la zone de disparition. Mais Arthur Noyer restait introuvable.
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Huit mois après, l'affaire Maëlys a offert une nouvelle piste à exploiter aux enquêteurs. Ils se sont en effet replongés dans les disparitions inquiétantes de la région, après celle de la petite fille de 9 ans au cours d'un mariage à Pont-de-Beauvoisin dans la nuit du 27 août. Et après l'apparition d'éléments troublants, ils s'interrogeaient sur l'implication de Nordahl Lelandais dans le dossier "Arthur Noyer". Et en étaient convaincus : pour eux, comme Maëlys, le jeune homme a croisé ce soir-là la route de Nordahl Lelandais avant de disparaître.
Plusieurs éléments troublants venaient conforter leur hypothèse. D'abord, le fait que les téléphones de l'ancien maître-chien et du militaire "bornaient" aux mêmes endroits et aux mêmes moments, ce qui laissait penser que les deux hommes avaient parcouru quelques kilomètres ensemble. Le téléphone du chasseur alpin s'était éteint vers 5 heures du matin. Les investigations menées sur l'ordinateur de Nordahl Lelandais mettaient également en évidence une recherche Internet, "postérieure à la disparition" du caporal, sur la manière de faire disparaître un corps.
Il reconnaît l'avoir pris en stop
Mais en décembre dernier, un crâne humain, découvert en Savoie avait été identifié comme celui du militaire. Deux jours après, le 20 décembre 2017, Nordahl Lelandais avait été mis en examen pour "assassinat". Il avait d'abord nié. Devant les magistrats en décembre, il avait d’abord contesté "l'ensemble des faits tout en admettant s'être trouvé à Chambéry et Saint-Baldoph", commune voisine où les appareils avaient borné, en même temps que le caporal.
Mais le 5 février, entendu pour la seconde fois par la juge de Chambéry, Nordahl Lelandais avait cette fois-ci reconnu avoir pris en auto-stop Arthur Noyer, qui sortait d'une boîte de nuit, et l'avoir déposé à sa demande quelques kilomètres plus loin. Neuf jours plus tard, le 14 février, Nordahl Lelandais, qui niait aussi farouchement jusque-là toute implication dans la disparition de Maëlys, a avoué l'avoir tuée "involontairement". Finalement, ce 29 mars, emmené sur les lieux, il a avoué ce second meurtre.