Affaire Boulin: la thèse de l'assassinat relancée par de nouveaux témoignages

Publié le 8 juin 2016 à 9h33
Affaire Boulin: la thèse de l'assassinat relancée par de nouveaux témoignages

FAIT DIVERS – Trente-six ans après la découverte du corps sans vie de Robert Boulin, ministre du Travail de Raymond Barre, de nouveaux témoignages mettent à mal la thèse du suicide. Le cadavre de Robert Boulin avait été retrouvé le 30 octobre 1979 dans un étang de la forêt de Rambouillet.

Dix mois après la réouverture de l'affaire Boulin et trente-six ans après les faits, les révélations sont fracassantes. Le 30 octobre 1979, le corps du ministre du Travail  était découvert dans un étang en forêt de Rambouillet. En 1991, la justice avait conclu à un non-lieu pour meurtre, privilégiant la thèse du suicide. La famille du ministre n'a jamais cru à cette théorie, convaincue que ce dernier avait été assassiné. Pressenti, à l’époque, pour devenir Premier ministre, Robert Boulin aurait, selon elle, été tué car il menaçait de révéler des informations compromettantes.

Ce mercredi, de nouveaux témoignages dévoilés par  France Inter et 20 minutes sur ce dossier qui a déjà fait couler beaucoup d'encre vont dans ce sens. Deux témoins clés ont en effet livré des informations capitales à la juge d’instruction Aude Montrieux, plusieurs de leurs déclarations sont reprises par nos confrères. 

La tête hors de l'eau

Ainsi, un médecin réanimateur qui était de garde avec les pompiers de Rambouillet le jour de la découverte du corps et qui n'a jamais été convoqué durant l’enquête initiale a indiqué à la juge le 19 janvier 2016 :  
- "Tout de suite, ce qui nous a sautés à l’idée, c’est qu’il était dans l’eau mais pas dans la position d’un noyé. On avait l’impression qu’il avait été placé mort dans l’eau (…) Il avait des ecchymoses sur le visage, des éraflures…".
- "C’est donc qu’il avait le visage hors de l’eau ?",demande la juge
- "Oui, hors de l’eau. Ce qui n’est pas courant pour un noyé (…) J’ai pensé qu’il avait été battu. J’ai vu une bagarre, un truc (…)" Nous avons été mis à l’écart tout de suite, ajoute-t-il. Visiblement, nous n’étions pas les bienvenus", répond le médecin. 

Un autre témoin clé, sans doute le dernier à avoir vu Robert Boulin en vie, a livré son témoignage à la magistrate le 17 décembre 2015. Le 29 octobre 1979, la veille de la découverte du corps, il rentrait chez lui, à quelques kilomètres de l’étang Rompu, quand  "il s’est trouvé face à face avec une Peugeot 305" dans une rue étroite de Montfort-l’Amaury (Yvelines). 

Ce témoin affirme que Robert Boulin, dont il a reconnu les "cheveux blancs" se trouvait à l'intérieur. Et il n'était pas seul...mais avec deux hommes."Ce n’étaient pas des personnes détendues et gaies. Ils avaient des visages assez fermés. Ils étaient plus jeunes que [lui]" a déclaré ce témoin. 

D'autres personnes doivent être entendues prochainement. De nouvelles informations, peut-être capitales, pourraient arriver. 

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La rédaction de TF1info

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