Affaire de l'arbitrage Bernard Tapie-Crédit Lyonnais : le PDG d'Orange va se pourvoir en cassation

A. LG
Publié le 24 novembre 2021 à 15h07
THOMAS SAMSON / AFP

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Source : THOMAS SAMSON / AFP

SUITE - Condamné mercredi par la cour d'appel de Paris dans l'affaire de l'arbitrage controversé de 2008 entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais, Stéphane Richard a annoncé qu'il allait se pourvoir en cassation.

Le PDG d'Orange Stéphane Richard, condamné mercredi par la cour d'appel de Paris à un an d'emprisonnement avec sursis et 50.000 euros d'amende dans l'affaire de l'arbitrage controversé de 2008 entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais, a annoncé qu'il allait se pourvoir en cassation.

"Les accusations de complicité de détournement de fonds publics sont sans aucun fondement et ne sont basées sur aucune preuve. Je les rejette totalement", a-t-il indiqué dans une déclaration transmise à l'AFP.

Un conseil d'administration pour trancher sur l'avenir du PDG

Le PDG d'Orange, dont le mandat à la tête de l'opérateur arrive à son terme mi-2022, a formulé le "souhait personnel" de rester président du groupe après cette date, en dissociant la fonction de directeur général.  En 2018, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire avait toutefois prévenu qu'en cas de condamnation, Stéphane Richard devrait remettre son mandat, alors que le géant français des télécoms a pour premier actionnaire l'État avec plus de 20% du capital.

Le conseil d'administration d'Orange "tirera les conséquences" de la condamnation du PDG Stéphane Richard, a indiqué mercredi le ministère de l'Économie dans une déclaration transmise à l'AFP. "Nous prenons acte de la décision de justice concernant Stéphane Richard" et "nous sommes évidemment attentifs à la continuité du bon fonctionnement de l'entreprise", ajoute Bercy. "Je remets mon mandat entre les mains du conseil d'administration d'Orange", a de son côté indiqué M. Richard dans une déclaration transmise à l'AFP.

Coupable de complicité de détournement de biens publics

Après une relaxe générale en juillet 2019, la cour d'appel a estimé que l'arbitrage, qui avait octroyé 403 millions d'euros à Bernard Tapie et a depuis été annulé au civil, était bien "frauduleux" en ce qu'il était biaisé dans le sens des intérêts de l'homme d'affaires. La juridiction d'appel a condamné quatre des cinq anciens coprévenus de Bernard Tapie, décédé début octobre. 

Stéphane Richard, 60 ans, qui était à l'époque directeur de cabinet de la ministre de l'Économie Christine Lagarde, a été reconnu coupable de complicité de détournement de biens publics.

Trois autres coprévenus reconnus coupables

L'ancien magistrat Pierre Estoup et l'avocat historique de Bernard Tapie Maurice Lantourne ont eux été condamnés pour escroquerie, respectivement à trois ans d'emprisonnement ferme et 300.000 euros d'amende, et à trois ans de prison dont un ferme, 300.000 d'amende et une interdiction d'exercice pendant cinq ans. Me Lantourne a en outre été reconnu coupable de complicité de détournement de fonds publics. Jean-François Rocchi, ancien président d'une entité chargée de gérer l'héritage du Crédit Lyonnais, a été condamné pour cette même infraction à deux ans de prison avec sursis et 25.000 euros d'amende. Un autre fonctionnaire, Bernard Scemama, a pour sa part été relaxé.

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La juridiction a en outre condamné MM. Estoup et Lantourne, ainsi que les sociétés venant aux droits de Bernard Tapie, à payer notamment environ 400 millions d'euros en dommages et intérêts aux entités chargées de gérer le passif de l'ancienne banque publique, au titre du préjudice matériel, ainsi que 45.000 euros au titre du préjudice moral.


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