Mystérieuse disparition de Delphine Jubillar : comment les experts font parler ses lunettes cassées

M.L | Reportage TF1 Rym Bey, Maurine Bajac et Thomas Bové
Publié le 28 avril 2022 à 10h30

Source : JT 20h Semaine

Dans l'affaire de la disparition de Delphine Jubillar, survenue en décembre 2020, une nouvelle expertise corroborerait l'hypothèse d'une bagarre.
Les lunettes de la jeune femme ont été retrouvées cassées à son domicile.
Les experts sont parvenus à cette conclusion après une longue analyse scientifique.

Les enquêteurs ont-ils mis la main sur une pièce maîtresse pour déchiffrer l'énigme Delphine Jubillar ? Les lunettes de l'infirmière de 33 ans, qui travaillait dans une clinique d'Albi (Tarn) et qui n'a plus donné signe de vie depuis la nuit du 15 au 16 décembre 2020, ont été retrouvées disloquées en deux morceaux au domicile du couple à Cagnac-les-Mines, dans le Tarn. Une branche a été découverte sous le canapé du salon par les gendarmes, tandis que le reste de la paire était posé sur la table de la cuisine.

Plus intriguant encore, le verre droit était détaché de la monture et le gauche entièrement rayé. Les experts de la Direction générale de l'armement du ministère des Armées ont analysé ces lunettes en se servant d'un modèle identique à celui porté par l'infirmière disparue, et l'ont soumis à un crashtest décisif. La conclusion de ce rapport est formelle : seule une charge "dynamique", comme une pression ou un coup porté "de l’extérieur vers l’intérieur" et dirigé vers le point de jonction entre les deux verres, a pu entraîner les dommages constatés sur la monture de la jeune femme. 

Une pièce déterminante pour l'accusation, un "non-évènement" pour la défense

Ces révélations, versées au dossier le 7 avril dernier, constituent un véritable tournant dans l'enquête, selon l'avocat de l'oncle de Delphine Jubillar, mère de deux enfants. "On sait que Louis, le fils de Delphine, confirme que sa maman portait des lunettes lorsqu'ils ont regardé une émission télévisée la veille au soir", relève, dans le sujet du 20H de TF1 en tête d'article, Me Mourad Battikh. Avant d'assurer : "Pour le dire en langage clair, elle a reçu un ou plusieurs coups violents qui ont conduit à ce que les lunettes soient cassées. Par ailleurs, cette même Direction générale de l'armement explique qu'au niveau du nez, la monture a aussi subi un choc important".

Une version des faits niée par Cédric Jubillar, le mari de la jeune femme disparue, avec qui elle était en instance de divorce et qui est depuis le principal suspect dans ce dossier. Placé en détention provisoire, l'artisan plaquiste de 34 ans affirme toujours être innocent. Quant à ces lunettes, elles "étaient cassées depuis un moment", assure-t-il dans des propos rapportés par Le Parisien

Son avocate avance également un nouvel élément qui écarte, selon elle, la piste d'une bagarre le soir de la disparition de l'infirmière. Son compagnon "a été vu, dans les heures qui ont suivi la disparition, par un médecin légiste, pour voir s'il y avait des traces de défense ou de coup porté", explique Me Emmanuelle Franck. "Absolument rien n'a été retrouvé sur le corps de Cédric Jubillar. Certains pensent pouvoir évoquer la piste d'un coup de poing en plein visage, mais il n'avait aucune trace au niveau de la main", assure-t-elle. Elle affirmait déjà, mardi à TF1/LCI, que cette découverte constituait un "non-évènement".

Selon les informations de TF1, d'autres expertises sont en cours sur les lunettes de la jeune femme, des analyses biologiques cette fois. Jusqu'ici, aucune trace de sang n'y a été découverte. Les avocats de Cédric Jubillar, de leur côté, vont déposer dans les prochains jours une cinquième demande de remise en liberté, toutes les autres ayant été rejetées. Il sera convoqué devant les juges d'instruction de Toulouse le 12 mai prochain.


M.L | Reportage TF1 Rym Bey, Maurine Bajac et Thomas Bové

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