Nicolas Sarkozy a été condamné en appel, dans l'affaire dite "des écoutes".L'ancien président a par la suite clamé son "innocence" et mis en cause "certains magistrats", qui seraient, selon lui, "dans un combat politique".Le premier président de la Cour d'appel de Paris lui a répondu, via un communiqué transmis à la presse.
Dans une réponse rare, le premier président de la Cour d'appel de Paris a répondu à l'ancien président. Dans un communiqué transmis à la presse, ce vendredi 19 mai, Jacques Boulard, a regretté "la mise en cause personnelle" par l'ex-chef d'État, Nicolas Sarkozy, de la présidente de cour qui l'a condamné en appel dans l'affaire Bismuth, aussi appelée l'affaire des écoutes.
Des propos "discréditant" la justice
Dans ce communiqué, le premier président de la Cour d'appel de Paris "déplore la mise en cause personnelle d’une magistrate, par la reprise d’observations qu’elle a formulées, il y a près de 15 ans, sur un projet de réforme, pour discréditer une décision de justice rendue collégialement, après des débats contradictoires".
"Comme l’a récemment rappelé le Conseil supérieur de la magistrature, dans un État de droit démocratique, la critique d'une décision de justice ne doit en aucun cas s'exprimer par la mise en cause personnelle du magistrat auteur de la décision", a-t-il ajouté.
Dans un autre communiqué, le président du tribunal judiciaire de Bobigny, Peimane Ghaleh-Marzban, a, de son côté, déploré "la mise en cause publique, persistante et personnelle" d'une des juges d'instruction de cette affaire, aujourd'hui en poste en Seine-Saint-Denis. "Une requête en récusation dirigée contre elle a été rejetée en 2015 au motif que la partialité alléguée n'était aucunement établie", a rappelé Peimane Ghaleh-Marzban.
Nicolas Sarkozy a été condamné en appel dans cette affaire à trois ans d'emprisonnement, dont un an ferme à purger sous bracelet électronique, pour corruption et trafic d'influence. Cette sanction inédite est une première pour un ancien président. Celui-ci a annoncé son pourvoi en cassation dans un entretien au journa Le Figaro le lendemain, tout en clamant son "innocence".
"La présidente de la chambre qui m'a condamné s'en est prise à moi nominativement en 2009 dans un article du Monde. N'aurait-elle pas dû se déporter, plutôt que de juger un homme qu'elle avait publiquement mis en cause de manière aussi véhémente ?", disait-il notamment dans cet entretien à propos de Sophie Clément, la présidente de la cour qui l'a condamné, avant de s'en prendre ensuite à d'autres magistrats dans d'autres affaires le concernant.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info