JUSTICE - L'ex-chargé de mission à l'Élysée a été renvoyé en correctionnelle, ce mercredi 27 janvier, pour "faux et usage de faux" dans le cadre de l'affaire des passeports diplomatiques.
Nouveau rebondissement dans l'une des affaires Benalla. L'ex-chargé de mission à l'Élysée a été renvoyé en correctionnelle dans l'enquête sur ses passeports diplomatiques et de service, mercredi 27 janvier. Ses chefs d'inculpations : "faux" et "usage de faux" et "usage public et sans droit de documents justifiant d'une qualité professionnelle". Pour rappel, le nom d'Alexandre Benalla a émergé avec le scandale des violences commises lors d'une manifestation le 1er mai 2018 à Paris.
L'ancien employé de l'Élysée, dont le nom avait émergé alors qu'il avait été filmé, le 1er mai 2018, commettant des violences en manifestation, avait été mis en examen une première fois dans cette affaire en janvier 2019 pour "usage public et sans droit d’un document justificatif d’une qualité professionnelle". Le 11 février dernier, le juge d’instruction avait décidé de le mettre également en examen pour "faux et usage de faux document administratif".
Comment en est-on arrivé là ? L'enquête visait à éclaircir les conditions dans lesquelles l'ancien chargé de mission avait utilisé des passeports diplomatiques pour voyager en Afrique et en Israël. Pour comprendre, il faut revenir deux ans en arrière. Juillet 2018. Alexandre Benalla est mis en examen pour les violences du 1er mai après avoir été remercié par l'Élysée. L'ex-proche d'Emmanuel Macron entame alors sa reconversion en tant que consultant international en sécurité. On se rappelle notamment de son voyage au Tchad pour y rencontrer le président Idriss Déby.
Très vite, l'affaire des passeports voit le jour dans les colonnes de Mediapart. Moins d'un mois plus tard, le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron Patrick Strzoda indique qu'Alexandre Benalla a utilisé "presque une vingtaine de fois" ses sésames diplomatiques entre le 1er août et le 31 décembre. Après avoir affirmé dans un premier temps devant le Sénat les avoir laissés dans son bureau à l'Élysée, Alexandre Benalla reconnait avoir récupéré et utilisé ces passeports, puis les avoir rendus.
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Mais l'affaire ne s'arrête pas là. Il détenait en outre un passeport de service obtenu en juin 2018, selon l'accusation. Un précieux sésame qu'il aurait obtenu en produisant frauduleusement une lettre à en-tête du chef de cabinet de l'Elysée, François-Xavier Lauch. Un document qui était "dactylographié" et non signé. Désormais directeur de cabinet adjoint du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, François-Xavier Lauch avait été convoqué en tant que partie civile après avoir porté plainte contre Alexandre Benalla, dont il était à l'époque le supérieur.
Sur ce point, Alexandre Benalla réfute ces accusations : " Non je n’ai pas commis de faux ou fait usage de faux, pour obtenir un passeport de service, je suis victime ici d’une instrumentalisation de l’institution judiciaire par François-Xavier Lauch, qui n’assume pas sa responsabilité et a déposé plainte contre moi pour se défausser", écrivait-il sur Twitter. Selon son avocate Me Jacqueline Laffont : "Il a été démontré lors de l'instruction que la pratique administrative de l'"original signé" existait bien, et était utilisée notamment dans certains services de l'Élysée." Quoi qu'il en soit, l'affaire est désormais du ressort du tribunal, une première pour l'ancien garde du corps.
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