FAIT DIVERS - Michel Fourniret, 78 ans, sera interrogé ce mardi 25 et mercredi 26 août par la juge Sabine Khéris au sujet des déclarations faites la semaine dernière par son ex-compagne Monique Olivier. Celle-ci a affirmé que le tueur en sérié avait, en 2003, enlevé, violé puis tué Estelle Mouzin, 9 ans.
Une semaine après l'audition de son ex-compagne, Monique Olivier, 71 ans, et suite aux accusations que celle-ci a faites après trois jours d'audition à son encontre et de preuves accablantes, finira-t-il par avouer ? Ce mardi 25 août, et jusqu'à mercredi, Michel Fourniret est dans le bureau de la juge Sabine Khéris pour y être interrogé. Les avocats de l'ogre des Ardennes ont appelé à la "prudence" sur les accusations formulées la semaine dernière par l'ex-épouse du tueur en série.
"Les informations diffusées dans la presse à notre grande surprise doivent être abordées avec prudence et les plus grandes précautions pour le respect de la présomption d'innocence", a déclaré à des journalistes Me Vincent Nioré en arrivant au tribunal de Paris avec Me Cédric Labrousse.
Vendredi dernier, celle qui a vécu pendant des années à ses côtés l'a en effet accusé, devant la juge d'instruction d'avoir, il y a plus de 17 ans, enlevé Estelle Mouzin et de l'avoir emmenée le 9 janvier 2003 à Ville-sur-Lumes dans les Ardennes pour "la séquestrer, la violer et l'étrangler".
Des déclarations qui s'ajoutent à l'identification récente de l'ADN partiel de la fillette, mêlé à d'autres traces, sur un matelas saisi en 2003 dans cette maison près de Charleville-Mézières. Monique Olivier avait déjà accusé en janvier dernier son ex-mari d'avoir tué la fillette de neuf ans mais sans préciser le lieu ni le mode opératoire. Elle affirme désormais que son ancien mari serait rentré le 10 janvier vers 4 heures du matin, les vêtements sales, à leur domicile de Sart-Custinne, dans les Ardennes belges. Il lui aurait raconté les faits, avant de repartir sur place dans les jours suivants.
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Retrouver le corps de l'enfant, la priorité
Pour les enquêteurs, mais surtout pour la famille d'Estelle Mouzin qui mène un combat sans relâche depuis la disparition de la fillette, retrouver le corps de l'enfant est la priorité aujourd'hui. "Il reste des investigations à mener pour découvrir où est le corps d'Estelle Mouzin (...) Elle n'a pas pu donner d'indication à cet égard", a commenté vendredi dernier l'avocat de Monique Olivier, Me Richard Delgenes, après les déclarations de sa cliente. Un sujet qui sera au menu du nouvel interrogatoire de Michel Fourniret prévu sur deux jours donc. Ces révélations sont "une étape importante" mais "l'essentiel est de retrouver le corps", avait réagi Me Corinne Hermann, qui défend le père d'Estelle aux côtés de Me Didier Seban.
Michel Fourniret, dont les déclarations alambiquées et les problèmes de mémoire compliquent la tâche des enquêteurs, avait avoué en mars sa responsabilité dans l'affaire Estelle Mouzin : "Je reconnais là un être qui n'est plus là par ma faute", avait-il déclaré à la juge. Il avait aussi estimé "pertinent" que le corps de la fillette puisse être dans l'une de ses anciennes propriétés des Ardennes, sans toutefois donner toutes les clés de l'énigme. Reste à savoir si le tueur en série répondra, ou non, aux questions de la juge et s'il dira où se trouve la petite Estelle Mouzin.
Celui que l'on surnomme "l'ogre des Ardennes", purge une peine de prison à perpétuité incompressible, depuis qu'il a été déclaré coupable en 2008 des meurtres de sept jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001. Il a de nouveau été condamné en 2018 pour un assassinat crapuleux. Il est aussi été mis en examen pour la disparition de Marie-Angèle Domece en 1988 et la mort de Joanna Parrish en 1990, qu'il a avouées en 2018. Depuis juin, la magistrate a par ailleurs récupéré la conduite des investigations sur la disparition en 1993 de Lydie Logé, pour laquelle Fourniret est désormais le seul suspect.
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