INDEMNISATION - Trois ans après son meurtre, la famille d'Alexia, tuée par Jonathann Daval, demandent à ce dernier plusieurs centaines de milliers d'euros au titre du préjudice subi. Des sommes excessives, selon les avocats de l'informaticien de 36 ans.
Plus de 800.000 euros de dommages et intérêts, c'est qu'a réclamé la famille d'Alexia Fouillot, ce lundi 22 février, devant la Cour d'assises de la Haute-Saône à Jonathann Daval. L'informaticien de 36 ans a été condamné, le 21 novembre dernier, à 25 ans de réclusion pour le meurtre de son épouse en 2017 à Gray-la-Ville, en Haute-Saône, après une semaine de débats intenses.
À l'audience civile, les avocats de Jonathann Daval ont jugé "disproportionnées" les sommes demandées par les parties civiles, trois ans après le drame familial qui a fait la Une des journaux. Mais pour Me Jean-Hubert Portejoie, l'avocat des parents, de la sœur et du beau-frère de la victime, "ces demandes, aussi importantes soient-elles, tiennent compte de la médiatisation, de l'accumulation de drames vécus par les parties civiles et de leurs liens fusionnels avec Alexia".
Le lien affectif interrogé par la défense
Les parents de la jeune femme, Jean-Pierre et Isabelle Fouillot, ont demandé 365.000 euros, dont 60.000 euros de préjudice professionnel après la vente de leur bar-tabac à Gray. "Le montant demandé par les parents nous interpelle, habituellement on est autour de 30.000 euros", a plaidé l'une des avocates de Jonathann Daval, Me Ornella Spatafora.
La défense a également jugé excessives les indemnités réclamées par la sœur et le beau-frère d'Alexia, soit 100.000 euros pour chacun d'entre eux et 30.000 euros pour leurs deux enfants, ainsi que celles demandées par une dizaine d'oncles et tantes. "Le préjudice existe, mais on vous demande de le ramener à de plus justes proportions", ont plaidé Me Spatafora et Me Randall Schwerdorffer, soulignant l'absence de "démonstration" du lien affectif liant la plupart des parties civiles à Alexia.
Cette audience sur les intérêts civils est intervenue trois mois après le volet pénal de cette affaire ultra-médiatisée. Ni Jonathann Daval ni les parties civiles n'y ont assisté. Seule Martine Henry, la mère de Jonathann, était présente. Organisée habituellement dans la foulée du verdict, elle avait été repoussée au terme d'un procès intense et animé. "Aucune somme ne pourra remplacer la perte d'une être aimé" mais "après un volet pénal apaisé, j'espère une décision qui sera apaisante pour l'ensemble des parties", a observé l'avocat général Emmanuel Dupic. La cour rendra sa décision le 25 mai à Vesoul.
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Disparitions inquiétantes, crimes passionnels, ou machinations diaboliques… Découvrez les secrets des faits-divers les plus marquants. Tueurs en série, amants démoniaques, tous pensaient avoir commis le crime parfait. Mais tous, sont aujourd’hui derrière les barreaux. Qui sont ces meurtriers ? Et comment les policiers sont-ils parvenus à les confondre ? La découverte de la vérité ne tient parfois qu’à un fil… Grâce aux témoignages de tous les protagonistes, des enquêteurs aux familles des victimes, Jacques Pradel vous fait revivre ces enquêtes incroyables, riches en rebondissements et en émotions…