Disparition de Delphine Jubillar : pourquoi une reconstitution des faits a lieu ce mardi

Maurine Bajac
Publié le 12 décembre 2022 à 18h53, mis à jour le 12 décembre 2022 à 22h28

Source : JT 20h Semaine

Une reconstitution de la nuit de la disparition de Delphine Jubillar a lieu mardi à Cagnac-les-Mines (Tarn).
Elle intervient presque deux ans jour pour jour après la disparition de l’infirmière.
Cédric Jubillar, mis en examen pour meurtre sur conjoint dans cette affaire, sera présent. Il a toujours clamé son innocence.

Un homme extrait de sa cellule, une commune sous haute surveillance avec une centaine de gendarmes déployés pour sécuriser les lieux, les caméras et appareils photos des nombreux journalistes et badauds tenus à l’écart… Ce mardi, Cagnac-les-Mines s’apprête à accueillir un événement d’envergure. Ce 13 décembre en effet, près de deux ans jour pour jour après la disparition de Delphine Jubillar, son mari Cédric va être extrait de sa cellule à l’occasion d’une reconstitution dans la maison de cette commune de 24,7 km² pour moins de 2500 habitants où il vivait avec sa femme et leurs deux enfants. Celle-ci débutera en fin d’après-midi et devrait durer plusieurs heures. 

Considéré comme le principal suspect dans cette affaire, Cédric Jubillar a été mis en examen et écroué pour meurtre sur conjoint. Ce dernier a toujours clamé son innocence. Ce sont d’ailleurs ses avocats qui ont demandé à la justice de faire cette reconstitution, mardi. Dans quel but ? Montrer selon eux qu’il n’y a aucune preuve contre leur client.

"Savoir ce très exactement ce qu’on lui reproche d’avoir fait"

"Il nous est apparu important, au bout d’un an et demi d’incarcération de Cédric Jubillar, de savoir ce très exactement ce qu’on lui reproche d’avoir fait cette nuit-là. Expliquez-nous quand, comment, de quelle façon, avec quel timing, et de quelle manière cet homme a pu faire disparaître le corps de sa femme en moins de 4 heures", déclare Me Emmanuelle Franck, l’un des conseils du suspect à TF1. 

Mourad Battikh, avocat des proches de Delphine Jubillar, attend, lui aussi, comme ses clients, des réponses. Tous gardent l’espoir que Cédric Jubillar, une fois chez lui dans sa maison de Cagnac-les-Mines, se livre enfin. "On attend qu’il se passe un déclic. On peut imaginer que revenir dans les lieux au bout d’un an, ça peut susciter quelque chose, un sentiment, une émotion, un émoi qui peut être le fera parler, lui fera dire des choses qu’il n’a jamais dites jusque-là", souligne l'avocat au micro de notre rédaction. 

Une nuit détaillée seconde par seconde

Une fois dans sa maison mardi, Cédric Jubillar devra en effet détailler seconde par seconde aux enquêteurs, juges et avocats, ce qu’il s’est passé dans le salon et peut-être dans d’autres pièces du domicile familial ce soir-là. "L'opération, diligentée par les magistrates instructeurs doit permettre de revenir sur le déroulé précis de la soirée sur la base des déclarations du mis en examen ou des constatations de la police scientifique et des témoignages s'il y en a", explique Samuel Vuelta-Simon, procureur de la République de Toulouse aux médias.

Selon la version donnée par le peintre-plaquiste depuis le début de cette affaire, sa femme serait sortie de la maison vers 23 heures pour promener leurs deux chiens, vêtue d'une doudoune blanche et avec son téléphone portable. Ce jour-là, il dit avoir été réveillé vers 4 heures par les pleurs de leur fille, constaté l'absence de Delphine, avant d'alerter les gendarmes. Les papiers, les lunettes cassées et les clés de la jeune femme ont été retrouvés par les enquêteurs. Son téléphone a été activé à six reprises de 0h07 à 6h52.

En juin 2021, Cédric Jubillar a été mis en examen et écroué à la prison de Seysses, près de Toulouse. L'ex-procureur de la République de Toulouse, Dominique Alzéari, faisait alors état d'un "contexte de séparation très conflictuel", de "comportements agressifs" du suspect et d'un faisceau d'indices graves, parmi lesquels des éléments de téléphonie et deux témoignages. 

Deux voisines ont déclaré aux gendarmes avoir entendu des cris stridents de femme vers 23 heures le 15 décembre et le fils du couple, âgé alors de 6 ans, parle d'une dispute entre ses parents. Ce que Cédric Jubillar nie. Depuis son incarcération, le peintre plaquiste a formulé plusieurs demandes de remises en liberté. Elles ont toutes été rejetées. 


Maurine Bajac

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