AFFAIRE - Les parents de Maëlys ont pris la parole pour la première fois jeudi depuis la découverte du corps de leur fille et les aveux partiels de Nordahl Lelandais. Ils ont notamment dénoncé l'attitude de l'avocat de la défense, Alain Jakubowicz.
C’est la première fois qu’ils sortaient du silence depuis la découverte du corps de Maëlys. Jennifer et Joachim de Araujo, les parents de la fillette que Nordahl Lelandais a reconnu avoir tuée, se sont exprimés ce jeudi après-midi avec leur avocat, Me Fabien Rajon devant la presse.
Le couple a dénoncé les longs mois de silence et de dénégations du suspect avant ses aveux le 14 février dernier. "Malgré nos nombreuses demandes depuis six mois pour qu'il nous dise réellement ce qu'il s'est passé (...) il a toujours nié l'évidence et il a enfin dit qu'il avait tué notre enfant car il était devant une preuve irréfutable : une tache de sang dans son coffre", a déclaré très émue la mère de Maëlys.
L'avocat des parents de Maëlys a également déploré les mensonges du suspect. "Nous avons perdu six mois (...) alors que le dossier démontrait manifestement et, finalement dès les premiers temps de l'enquête, l'implication de Nordahl Lelandais dans l'enlèvement de Maëlys", a taclé Me Fabien Rajon avant de s'en prendre à l'avocat du mis en examen, Me Alain Jakubowitz.
"Personne n'est dupe"
"C’est avec sidération et inquiétude que mes clients ont entendu la défense prétendre publiquement et devant les médias qu’on ne pouvait distinguer sur la vidéo (des caméras de vidéosurveillance prise la nuit de la disparition de l'enfant) la silhouette d’une petite fille mais celle d’une femme au décolleté profond et carré. Comment la défense qui avait pourtant accès au dossier et à cette vidéo a-t-elle pu publiquement affirmer des choses pareilles ? Comment la défense a-t-elle pu insinuer que le véhicule visible sur cette vidéo n’était pas celui de Nordahl Lelandais ? Comment la défense a-t-elle pu aller jusqu’à affirmer que les enquêteurs s’étaient fourvoyés "en négligeant d’autres pistes extrêmement importantes" et affirmant également que la thèse de l’accusation ne tenait pas et qu'on aurait prétendument construit un dossier autour de la culpabilité de Nordahl Lelandais ?", a-t-il asséné.
Fabien Rajon a également mis en doute la volonté de l'ancien maître-chiens de s'expliquer sur les circonstances du décès de la fillette alors qu'il a refusé de le faire lors de son dernier interrogatoire le 22 février devant les juges d'instruction. "Ces explications viendront-elles un jour ?", s'est-il interrogé. "Nous savons que nous devons ces premiers pas vers la vérité et la découverte du corps aux magistrats et aux enquêteurs. A eux, et à eux seuls. Que l'on ne vienne pas nous dire que le mis en cause oeuvre à la manifestation de la vérité car personne n'est dupe. Nous n'oublions rien des six mois de prise d'otages auquel Nordahl Lelandais devra aussi répondre devant la cour d'assises de l'Isère", a-t-il conclu.
Le père de Maëlys évoque les épreuves qu'ils ont subies
"SIX MOIS DE PRISE D'OTAGES"
L'avocat des parents est revenu sur le refus de Nordahl Lelandais de s'expliquer sur les circonstances de la mort de la fillette devant les juges lors de sa dernière audition. "Après cette très douloureuse journée du 14 février, au cours de laquelle, acculé par de nouveaux éléments probants, le mis en cause indiqua le lieu où gisait le corps de l'enfant et avança la thèse d'une mort accidentelle, mes clients attendaient enfin des explications spontanées quant aux circonstances de la mort", a asséné Me Rajon.
"Ces explications viendront-elles un jour ? Nous savons que nous devons ces premiers pas vers la vérité et la découverte du corps aux magistrats et aux enquêteurs. A eux, et à eux seuls. Que l'on ne vienne pas nous dire que le mis en cause oeuvre à la manifestation de la vérité car personne n'est dupe. Nous n'oublions rien des six mois de prise d'otages auquel Nordahl Lelandais devra aussi répondre devant la cour d'assises de l'Isère", a-t-il conclu.
Le père de l'enfant prend la parole à son tour
La mère de Maëlys s'exprime et s'adresse à sa fille tuée.
"NOUS AVONS PERDU SIX MOIS"
"Nous avons perdu six mois, six mois d’une attente insupportable alors que le dossier démontrait manifestement, dès les premiers jours de l’enquête, l’implication de Nordahl Lelandais dans l’enlèvement de Maëlys", poursuit Me Rajon. Je pose sereinement, calmement mais solennellement la question des responsabilités, a minima morales, à lever dans ce contexte sans équivalent dans notre histoire pénale contemporaine".
"La défense est libre de choisir ses axes stratégiques en prévision des assises mais je me pose des questions. Je me demande si nous avons étudié le même dossier, si nous avons visionné les mêmes vidéos, si nous avons parcouru les mêmes procès-verbaux et les mêmes pièces du dossier de l'instruction, ajoute l'avocat. Dans cette affaire douloureuse et spécifique, au cours de laquelle à un enlèvement s'est ajouté une prise d'otages de la part du mis en cause, tous les acteurs du dossier auraient dû concourir à la manifestation de la vérité."
L'AVOCAT CHARGE LA DEFENSE DE LELANDAIS
Me Rajon est revenu sur des points de l'enquête et attaqué l'avocat de Nordahl Lelandais qui s'était notamment exprimé sur la vidéo enregistrée le soir de la disparition de la fillette par des caméras de vidéosurveillance. On y voyait la voiture du suspect et une silhouette blanche qui, pour les enquêteurs, était celle de Maëlys.
"C’est avec sidération et inquiétude que mes clients ont entendu la défense prétendre publiquement et devant les médias qu’on ne pouvait distinguer sur la vidéo la silhouette d’une petite fille mais celle d’une femme au décolleté profond et carré, tacle l'avocat. Comment la défense qui avait pourtant accès au dossier et à cette vidéo a-t-elle pu publiquement affirmer des choses pareilles ? Comment la défense
a-t-elle pu insinuer que le véhicule visible sur cette vidéo n’était pas celui de Nordahl Lelandais ? Comment la défense a-t-elle pu aller jusqu’à affirmer que les enquêteurs s’étaient fourvoyés "en négligeant d’autres pistes extrêmement importantes" et affirmant également que la thèse de l’accusation ne tenait pas et qu'on aurait prétendument construit un dossier autour de la culpabilité de Nordahl Lelandais ?"
L'AVOCAT DES PARENTS S'EXPRIME
Il est "temps de rétablir quelques vérités", explique Me Rajon. "Notre silence ne vaut pas acceptation de ce qui a été dit", poursuit l'avocat qui pointe du doigt l'attitude de Nordahl Lelandais et de sa défense. "L'affaire Maëlys appelait et appelle une responsabilité de tous". L'avocat revient sur la "double peine imposée aux proches". "Outre le drame déchirant, il leur a été infligé un autre préjudice insupportable, de voir le suspect les mépriser, les prendre en otage. Six mois d’une attente insupportable où chaque jour mes clients attendaient un geste, une parole" de sa part.
LE PÈRE DE MAËLYS S'EXPRIME A SON TOUR
Après avoir remercié le travail les magistrats et enquêteurs, le père de Maëlys a expliqué, qu'"en plus de la souffrance de perdre leur enfant", ils avaient dû subir de "nombreuses épreuves" dont "les rumeurs malveillantes" à leur sujet, "les menaces sur internet, les leçons de morale de certaines personnes", "la prise d'otages qui nous a été infligée" et "aussi la famille du mis en cause qui n'a fait preuve d'aucune compassion pour Maëlys et d'aucune empathie envers nous", "les détails sordides dans la presse sur les vêtements de notre fille, tout cela ajoute à notre peine".
Le papa endeuillé a eu des mots durs à l'égard de "l'avocat du tueur qui ose se mettre en scène devant les médias le jour de la découverte du corps de notre fille. Le respect n'aurait-il pas dû le conduire à faire preuve d'humanité à notre égard ?".
Joachim de Araujo a par ailleurs remercié toutes les personnes qui les ont soutenus. "Nous pensons également très fort à la famille d'Arthur Noyer dans notre combat commun pour la vérité", a conclu le père de Maëlys. Nordahl Lelandais a été mis en examen dans cette autre affaire.
"CE TUEUR D'ENFANT A ANÉANTI NOTRE AVENIR"
"Tous les quatre nous formions une famille heureuse, nous comptions bien continuer à vivre pleinement ce bonheur mais ce tueur d’enfant a anéanti notre avenir. Tu ne connaîtras pas les petites et grandes joies qui jalonnent la vie de tout être humain. Nous ne t’oublierons jamais, poursuit la mère de Maëlys.
Malgré nos nombreuses demandes depuis six mois pour qu'il nous dise ce qui s'est passé cette nuit-là, il (Nordahl Lelandais) a toujours nié l'évidence. Il a dit qu'il avait tué notre enfant car il était devant une preuve irréfutable, une tache de sang dans son coffre. Tout ce qu’il a fait est inexcusable. Maëlys sois-en certaine, ton assassin est désormais en prison, il ne s'en prendra plus à des innocents. (...) Mon poussin, tout l'amour que l'on a pour toi est éternel et cela il ne pourra jamais nous l'enlever. Mon ange, nous t'aimons de tout notre cœur", conclut la mère de l'enfant, la voix tremblante et remplie d'émotion.
"TES SOURIRES NOUS MANQUENT"
La mère de Maëlys lit un texte : "Ce jour-là (le jour des aveux de Nordahl Lelandais, ndlr), nous avons perdu tout espoir de la revoir un jour à cause de ce monstre".
Jennifer de Araujo souhaite parler de sa fille disparue : Tu es et sera toujours dans notre cœur. (...) Tu nous laisses un grand vide. Tes sourires et tes blagues nous manquent."
CONFERENCE DE PRESSE
Les parents de Maëlys ainsi que leur avocat vont s'exprimer à 18h30 au cours d'une conférence de presse à Lyon. C’est la première fois qu’ils sortent du silence depuis la découverte du corps de leur enfant. Après 5 mois de dénégations, Nordahl Lelandais a reconnu avoir tué la fillette, selon lui, "accidentellement".
Joachim et Jennifer de Araujo s’étaient déjà exprimés une première fois, le 28 septembre 2017, peu après la mise en examen de Nordahl Lelandais pour enlèvement. Ils l’avaient alors exhorté à dire ce qu’il savait afin de connaître la vérité sur la mort de Maelys. En vain : l’ancien militaire avait persisté dans son silence et nié tout rapport avec les faits.
Confronté à de nouvelles preuves, le suspect a finalement reconnu le 14 février dernier avoir tué la fillette "par accident" et a conduit les enquêteurs à son corps. Auditionné la semaine suivante par les juges d’instruction, Nordahl Lelandais s’est toutefois muré dans le silence ne donnant aucun élément sur les circonstances du drame. Une attitude qui avait "ulcéré" les parents de la fillette et leur conseil.
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