Affaire Mia : pourquoi l'alerte enlèvement a-t-elle été levée aussi rapidement ?

Publié le 14 avril 2021 à 17h02, mis à jour le 16 avril 2021 à 12h53

Source : JT 20h Semaine

PRÉCISIONS - Dans la nuit du mardi 13 au mercredi 14 avril, l'Alerte enlèvement concernant Mia a été levée, quelques heures seulement après son lancement. Pourtant, la petite fille de 8 ans n'a pas encore été retrouvée. Explications.

Un dispositif aux modalités floues. Mardi soir, le ministère de la Justice a déclenché une alerte enlèvement concernant la petite Mia, avant de la lever quelques heures plus tard, bien que l'enfant demeure introuvable. Une décision qui a soulevé de nombreuses questions et incompréhensions. Elle est toutefois inhérente au protocole "Alerte enlèvement", comme l'a expliqué le procureur de la République d'Épinal, Nicolas Heitz, lors de sa conférence de presse ce mercredi. "L’alerte enlèvement prend fin trois heures après que les organismes de diffusion ont été informés de son déclenchement", souligne-t-il ainsi, quand bien même "la victime n’a pas été retrouvée". Selon lui, "l'objectif a été atteint par une très large information et sensibilisation de la population", plus de 30 signalements ayant déjà été effectués.

Un dispositif à l'activation strictement limitée

Le plan Alerte enlèvement, adopté en France en 2006, est un dispositif d'alerte massive et immédiate déployé pour aider à la recherche d'un enfant présumé enlevé et de son ravisseur. Il est largement inspiré du plan "Amber Alert", créé au Texas en 1996, après l'enlèvement et l'assassinat de la petite Amber Hagerman. Pour qu'il soit activé, plusieurs critères cumulatifs doivent être réunis. Il faut un enlèvement avéré et pas une simple disparition, que la victime soit mineure, que son intégrité physique ou sa vie soient en danger et que des éléments d'information permettent de la localiser.

En temps normal, la fin de l'alerte enlèvement met fin aux droits de diffusion de la photo de la personne disparue. En revanche,  il reste possible d'utiliser le portrait de l'enfant à partir du moment où le procureur le montre dans le cadre de son enquête et où la fillette reste introuvable. Dès qu'elle sera retrouvée, cette exception s'éteindra, l'image d'un mineur faisant l'objet d'une protection particulière.

Pour rappel, Mia, 8 ans, a été enlevée aux Poulières (Vosges), ce mardi vers 11h30, par trois hommes se faisant passer pour des membres des services sociaux. Elle se trouvait alors chez sa grand-mère maternelle, désignée tiers de confiance par le juge des enfants. 

Tout élément permettant la localisation de l’enfant ou de faire avancer l’enquête doit être communiqué immédiatement aux forces de l'ordre, notamment au 08.00.36.32.68 (ou en composant le 17). 


Maxence GEVIN

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