Six prévenus comparaissent ces lundi et mardi devant le tribunal correctionnel de Paris.Ils sont notamment jugés pour avoir menacé de mort Mila, aujourd'hui majeure.La décision devrait être mise en délibéré mardi en fin d'après-midi.
C'est elle qui avait annoncé, la semaine dernière, la tenue de ce procès. Sur Twitter, Mila écrivait :"J’ai donné rendez-vous au tribunal à ceux qui ont menacé de me tuer de leurs propres mains au nom d’Allah s’ils me croisaient, et à tous les autres." Ces lundi 11 et mardi 12 avril à 13h30, six hommes et femmes âgés de 19 à 39 ans sont jugés pour avoir publié sur le même média social des messages de haine et appels au meurtre à l'encontre de la jeune femme aujourd'hui âgée de 19 ans et cible de harceleurs depuis sa publication d'une vidéo polémique sur l'islam.
Sur les six prévenus, figurent quatre femmes, dont trois mères de famille. Tous comparaissent devant le tribunal judiciaire de Paris pour "harcèlement moral en ligne" et "menaces de mort". Un des prévenus aurait dû être jugé en juin dernier, mais avait bénéficié alors d'un vice de procédure. Les tweets incriminés avaient été publiés à la fin de l'année 2020.
Mila sera présente
Comme à chaque fois, Mila sera présente à l'audience. Selon son avocat, Me Richard Malka, sa cliente "a reçu plus de 100.000 messages haineux et de menaces de mort lui promettant de se faire ligoter, découper, écarteler, lapider, décapiter, avec des images de cercueil, des photo-montages de décapitation, de sa tête sanguinolente".
Parmi les tweets incriminés certains suggèrent de "la fumer", d'autres de lui faire subir des sévices sexuels, tandis qu'un internaute souhaite "l'étrangler de (ses) propres mains". "Ça devient tristement classique", a déploré l'avocat de la victime.
La jeune femme a été la cible d'un "raz de marée de haine" après avoir répondu, en janvier 2020, à des injures sur les réseaux sociaux sur son orientation sexuelle, par le biais d'une vidéo véhémente sur l'islam. Alors âgée de 16 ans et demi, elle avait été contrainte de quitter son lycée. Elle vit depuis sous protection policière.
En juillet dernier, le tribunal correctionnel de Paris avait déjà condamné à des peines de quatre à six mois de prison avec sursis dix personnes pour "harcèlement en ligne" et la onzième, une jeune femme de 18 ans, pour "menaces de mort".
Les prévenus encourent deux ans de prison et 30.000 euros d'amende pour le harcèlement en ligne, trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende pour les menaces de mort.