La commission d'instruction a rejeté ce jeudi la requête en révision de l'affaire Raddad.Il n'y aura donc pas de nouveau procès.La défense de l'ancien jardinier de Ghislaine Marchal compte saisir la Cour européenne des droits de l'homme.
Nouvel épisode dans la saga judiciaire Omar Raddad. Après la présentation par sa défense d'"éléments nouveaux", l'ex-jardinier marocain a été fixé ce jeudi sur les suites de sa requête en révision, vingt-huit ans après sa condamnation pour le meurtre de Ghislaine Marchal dont il se dit innocent. Une demande qui a été rejetée pour la seconde fois par la commission d'instruction de la Cour de révision.
L'avocate d'Omar Raddad, Me Sylvie Noachovitch, s'est dite "scandalisée" par cette décision. "Je ne lâcherai jamais Omar Raddad", a-t-elle affirmé devant la presse, annonçant qu'elle "(saisirait) la Cour européenne des droits de l'Homme". Ma détermination est intacte", a encore lancé Me Noachovitch, l'air grave.
Condamné à dix-huit ans de réclusion criminelle, puis gracié, mais pas innocenté, Omar Raddad avait déposé une première requête en révision, rejetée il y a vingt ans. Avant d'en demander une nouvelle le 24 juin 2021, trente ans jour pour jour après la découverte du corps de la riche veuve d'un équipementier automobile.
Quatre ADN masculins inconnus
Ghislaine Marchal avait été retrouvée morte à 65 ans dans la chaufferie de sa propriété de Mougins (Alpes-Maritimes) le 24 juin 1991. Deux inscriptions accusatoires en lettres de sang - "Omar m'a tuer" et "Omar m'a t" - avaient été découvertes sur deux portes. Une faute de conjugaison qui a placé l'affaire parmi les dossiers criminels les plus célèbres et controversés de France.
Dans des notes de 2019 et de 2020, l'expert en génétique révélait l'importance d'un des quatre ADN masculins inconnus, présent en de nombreux endroits et particulièrement sur l'inscription "Omar m'a t", seul ou mélangé avec le sang de la victime. L'expert favorisait l'hypothèse d'un dépôt de l'ADN lors des faits et non d'une "pollution" ultérieure, notamment par les enquêteurs. En d'autres termes, ces traces génétiques auraient pu être déposées par l'auteur de l'inscription, qui ne serait alors pas Ghislaine Marchal mais potentiellement le véritable meurtrier, estiment les avocats de l'ancien jardinier.
Lors d'une dernière audience à huis clos, le 15 septembre, la défense d'Omar Raddad a demandé les auditions de gendarmes ayant participé à cette enquête, ainsi que la désignation d'un laboratoire spécialisé dans la recherche en parentèle pour déterminer à qui appartiennent les ADN inconnus retrouvés sur les inscriptions. Selon une source proche du dossier, l'avocat général s'est dit favorable à une expertise, mais a en revanche demandé que soit écartée l'enquête de gendarmerie.
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