Deux dealers de l'humoriste Pierre Palmade ont écopé de peines allant jusqu'à un an de prison ferme.Ils ont été condamnés ce lundi par le tribunal de Melun, pour trafic de stupéfiants.Il s'agissait d'une procédure subsidiaire à l'enquête sur l'accident routier provoqué par l'artiste en février dernier.
Ils étaient les fournisseurs des orgies de drogues de l'humoriste à la dérive : deux dealers de Pierre Palmade ont été condamnés ce lundi par le tribunal de Melun à des peines allant jusqu'à un an de prison ferme pour trafic de stupéfiants. Dans une procédure subsidiaire à l'enquête sur le dramatique accident routier causé le 10 février en Seine-et-Marne par Pierre Palmade sous l'emprise de stupéfiants, trois jeunes hommes étaient poursuivis pour vente et livraison de drogues à l'artiste à l'époque de la collision.
Après quatre heures d'audience, deux d'entre eux, âgés de 21 et 32 ans, et au casier judiciaire jusque-là vierge, ont été condamnés, le premier à une peine d'un an avec sursis et le second à un an de prison ferme avec maintien en détention. Un troisième prévenu de 22 ans, soupçonné d'avoir été un simple livreur, a été relaxé de ce chef.
Trois jours de consommation de drogue
Le 10 février 2023, sur une route départementale près de sa maison de Cély-en-Bière, Pierre Palmade conduisait une voiture qui a percuté un véhicule venant en face. Outre le comédien, l'accident a fait trois blessés graves : un homme de 38 ans, son fils de 6 ans et sa belle-sœur de 27 ans, qui a perdu après la collision le bébé qu'elle attendait.
En proie depuis des décennies à des problèmes de toxicomanie, Pierre Palmade venait de passer trois jours à consommer des drogues, sans dormir, au moment où il a pris le volant avec deux passagers. "On se dépêchait d'aller au Carrefour pour retirer de l'argent car [l'un des dealers] devait me livrer en 3MMC [une drogue de synthèse] et en cocaïne", a confié Pierre Palmade aux enquêteurs, selon ses déclarations lues à l'audience.
À la barre, Karim B., alias "Winterfell", 22 ans, minimise son activité illicite. "Pour être honnête, Monsieur le président", comme il le répète à tout bout de champ, il n'aurait effectué que quelques ventes pour financer son cabinet de massage sportif. Cet ex-footballeur semi-professionnel, en pull crème à col roulé, avait effectué sa dernière livraison à Cély-en-Bière une semaine avant l'accident.
La procureure s'étonne qu'un "débutant" dans le trafic soit en mesure de fournir une cocaïne pure à 94%, contre 50% en moyenne sur le marché, et se retrouve aussitôt à approvisionner de grands toxicomanes fortunés comme Pierre Palmade. "C'est de la malchance, j'aurais vraiment aimé ne pas avoir tout ça", élude Karim B. qui avait pris un billet d'avion pour la Thaïlande au lendemain de l'accident ultra-médiatisé.
Une accusation requalifiée ?
Pierre Palmade avait initialement été mis en examen pour homicide et blessures involontaires par conducteur ayant fait usage de produits stupéfiants en état de récidive légale, cette qualification étant susceptible d'être ramenée aux seules blessures involontaires. Une expertise médicale a en effet conclu que le bébé que portait la passagère enceinte – laquelle a subi une césarienne dans la foulée de l'accident – était mort avant sa naissance et ne pouvait donc être juridiquement considéré comme une personne humaine. L'expertise a été versée au dossier d'instruction, mais il appartient à la juge de requalifier ou non les chefs d'accusation.
Depuis début juin, Pierre Palmade a l'interdiction de quitter la région Nouvelle-Aquitaine. Son contrôle judiciaire lui interdit d'entrer en contact avec les victimes et de conduire un véhicule, et l'oblige à suivre des soins pour traiter sa toxicomanie. Devant la juge d'instruction, il a assuré les suivre scrupuleusement, mais a reconnu une rechute en juin dernier, lors d'une sortie dans une discothèque de Bordeaux, dont les vidéos publiées sur les réseaux sociaux avaient fait scandale. Le procès de l'humoriste pourrait avoir lieu au printemps 2024.