VIDÉO - Affaire Pierre Palmade : "La famille demande à ce que justice soit faite", déclare l'avocat des victimes

Cinq jours après le terrible accident survenu sur la route départementale D372 à hauteur de Villiers-en-Bière (Finistère) impliquant Pierre Palmade, Me Mourad Battikh a pris la parole ce mardi devant les médias pour donner des nouvelles de ses clients, grièvement blessés. Il a également donné, pour la première fois, la position des victimes dans l'affaire. 

"Les seules victimes dans ce dossier, ce sont mes clients" a martelé l'avocat, soulignant que c'était le véhicule de l'humoriste qui avait percuté "de plein fouet" leur voiture.  L'avocat a précisé que "le conducteur" de la voiture, "la passagère" et le "passager arrière", un enfant âgé de 6 ans, souhaitaient garder l'anonymat et n'a jamais mentionné leurs noms pendant son intervention. 

Alors que l'humoriste a exprimé sa "honte" ce vendredi, selon un communiqué transmis aux médias pas sa sœur Hélène Palmade, l'avocat a soutenu que ses clients étaient "insensibles aux excuses de M. Palmade". "On n'est pas du tout à l'état du pardon. La famille demande à ce que justice soit faite". 

Ce vendredi 10 février, la jeune femme âgée de 27 ans, enceinte de plus de six mois, était venue rendre visite à sa belle-famille. Après un moment ensemble, son beau-frère âgé de 38 ans lui a proposé de la ramener à son domicile en compagnie de son fils âgé de 6 ans. "C'est un homme extrêmement tendre, très attentionné qui va prendre tous les soins pour que la passagère se sente le mieux possible dans le véhicule" a insisté l'avocat qui a rencontré la jeune femme de 27 ans sur son lit d'hôpital.

Celle-ci lui a expliqué qu'une fois à bord du véhicule, le conducteur lui avait demandé "si elle était bien assise", "si tout se passait bien pour elle". "Il va lui proposer un choix d'itinéraire, en lui disant qu'on peut prendre un chemin un peu plus long pour éviter les dos d'âne ce qui pourrait être incommodant pour elle", a souligné Me Battikh ajoutant que le conducteur était "parfaitement attentionné et respectueux du code de la route". 

Après quinze minutes de route, alors que les deux adultes et l'enfant à bord du véhicule avaient tous leur ceinture de sécurité, le choc s'est produit. "La passagère a un souvenir traumatique en trois étapes. Elle se souvient d'abord des phares éblouissants arrivant de pleine face. Elle se souvient ensuite du coup de volant donné par le conducteur pour tenter d'éviter le véhicule qui leur fonçait dedans et elle se souvient ensuite être sortie de la voiture, avoir tenté d'aller instinctivement à l'arrière pour sauver le passager arrière, mais s'être effondrée n'ayant plus de force en pensant instinctivement à son bébé dans son ventre et avoir hurlé à de multiples reprises 'Mon bébé, mon bébé", en se tenant le ventre". 

Héliportée à l'hôpital, la jeune femme y a eu un scanner. L'examen a mis en évidence "de multiples côtes cassées, des vertèbres abîmées, une entorse au cou". L'attention de la victime reste toutefois concentrée sur le bébé qu'elle portait. Une césarienne était pratiquée en urgence. Elle a perdu son bébé.  Selon Me Battikh, avant l'accident, "le bébé se développait excessivement bien et il n'y avait aucune difficulté de grossesse". L'accouchement était prévu pour le 14 mai. C'était le premier enfant de cette femme et de son compagnon. C'était une fille. 

"Dévastée", "effondrée", sa maman "veut se reconstruire autant que faire se peut". "Elle ne veut pas être reconnue dans la rue et elle souhaite que chacun respecte son choix", a souligné la robe noire, appelant à la responsabilité de chacun. Ce dernier a notamment demandé aux médias de ne "plus se rendre devant l'hôpital où est la victime et de ne pas chercher à la filmer ou à rentrer en contact avec elle". "C'est une épreuve extrêmement dure pour elle. Elle souhaite simplement essayer de retrouver sa vie d'avant", a-t-il insisté.

Me Battikh a par ailleurs rappelé qu'il y allait avoir prochainement un débat sur la qualification juridique. La jurisprudence de 2001 indique en effet que si l'enfant n'est pas né vivant, la qualification d'"homicide involontaire" ne peut être retenue. "Nous attendons les rapports d'autopsie, les retours d'expertises qui nous diront si oui ou non l'enfant est né vivant. Mais d'après les informations que nous avons, l'enfant serait né vivant."

Concernant son beau-frère, ce dernier est âgé 38 ans et est père de trois enfants âgé de 8 ans, 6 ans (le passager de la voiture) et de 7 mois. 

"C'est un homme courageux qui travaille tous les jours dans le désamiantage. À l'heure où l'on parle, Il est à ma connaissance encore en réanimation tout comme son fils de 6 ans. Il a subi entre cinq et sept opérations pendant ces dernières 72 heures. Quant à l'enfant, d'après la mère que j'ai eue aujourd'hui au téléphone, il aurait la mâchoire fracturée et serait défiguré", a détaillé Me Battikh. 

Pierre Palmade encourt aujourd'hui une peine allant de 7 ans à 10 ans selon la qualification et les circonstances aggravantes qui seraient retenues. "Ce qu'attend la famille, c'est que M. Palmade soit placé en garde à vue le plus rapidement possible, qu'il soit déféré devant un magistrat instructeur", a insisté l'avocat.

La famille des victimes attend également que les deux personnes qui se trouvaient dans le véhicule de l'humoriste et qui ont pris la fuite après l'accident "puissent se rendre pour expliquer le contexte, expliqué ce qu'il s'est passé".

"La famille espère que justice soit rendue et que la notoriété de M. Palmade n'influe ni d'un point de vue médiatique, ni d'un point de vue judiciaire", a conclu l'avocat. 

En raison de son état de santé, Pierre Palmade n'a toujours pas été entendu par les enquêteurs. Sorti de réanimation ce mardi, il pourrait être interrogé dans les prochains jours.