JUSTICE - Le caractère antisémite du meurtre de Sarah Halimi par Kobili Traoré doit être retenu, selon le parquet de Paris, a appris LCI ce mercredi. Depuis le mois d'avril, la communauté juive, tout comme Emmanuel Macron, demandait que cette circonstance aggravante soit reconnue.
Le 4 avril 2017, Kobili Traoré, musulman de 27 ans, rouait de coups et défénestrait sa voisine Sarah Halimi, juive orthodoxe de 66 ans, de son appartement dans un HLM dans le quartier de Belleville à Paris.
Ce mercredi 20 septembre, le parquet de Paris a adressé au magistrat instructeur des réquisitions tendant à mettre en examen a posteriori le suspect pour homicide volontaire aggravé à caractère antisémite, selon des informations obtenues par LCI. Le 12 juillet dernier, le jeune homme avait été mis pour "homicide volontaire" sans que le caractère antisémite ait été retenu.
Une décision prise grâce à une expertise psychiatrique
La décision du parquet de Paris survient après la notification aux parties concernées d’un rapport d’expertise psychiatrique sur le suspect au début du mois de septembre.
Dans celui-ci, l’expert psychiatre concluait que Kobili Traoré avait agi sous l'influence d'une "bouffée délirante aigüe", le tout étant aggravé par une consommation "massive" de cannabis. L'expert se montrait ainsi catégorique sur l'aspect "pathologique" des actes du jeune homme de 27 ans, tout en introduisant une nuance. Sa consommation de cannabis le rend en effet "partiellement responsable". Ces conclusions avaient ouvert la porte à des sanctions pénales pour le jeune homme.
Pour mémoire, Kobili Traoré s'était introduit dans l'appartement de Sarah Halimi, dans le quartier de Belleville à Paris. Il l'avait ensuite rouée de coups en même temps que, selon des témoins, il criait "Allahou Akbar" et récitait des versets du Coran, avant de la défenestrer. Interpellé, il avait hurlé : "J'ai tué le Sheitan", soit le diable en arabe.
Suite à ce fait divers sordide, la communauté juive s'était mobilisée pour réclamer la qualification d'"antisémite", que la justice s’était refusée à faire. Le jour de l'hommage aux martyrs du Vel' d'Hiv, devant Benyamin Netanyahu, Emmanuel Macron avait lui-même demandé que le caractère antisémite du meurtre soit retenu.