EXPERTISE PSYCHIATRIQUE - Une seconde expertise psychiatrique a été menée auprès de l'homme soupçonné du meurtre de Sarah Halimi, une sexagénaire juive tuée avec violence par son voisin à son domicile dans la nuit du 3 au 4 avril dernier, afin de déterminer s'il était ou non responsable de ses actes.
L'homme soupçonné du meurtre de Sarah Halimi, une sexagénaire juive tuée en 2017 à Paris, était-il responsable de ses actes ? Non, conclut une nouvelle expertise psychiatrique, contredisant un premier médecin. La juge a réclamé un troisième avis. Dans la nuit du 3 au 4 avril 2017, Kobili Traoré s'était introduit chez sa voisine du dessus Lucie Attal - aussi appelée Sarah Halimi - au troisième étage d'une HLM de Belleville. L'homme l'a frappée durant de longues minutes en criant "Allah Akbar", avant de la défenestrée en la projetant dans la cour.
La question du discernement du jeune homme, interné depuis son arrestation, est un des enjeux du dossier. S'il était établi qu'il était aboli au moment des faits, cela signifierait la fin des poursuites judiciaires à son encontre. Mercredi 11 juillet au matin, la magistrate chargée de l'enquête a notifié aux parties civiles une deuxième expertise psychiatrique, appuyant cette hypothèse. Les médecins qui l'ont réalisée estiment que Kobili Traoré a été pris d'un "trouble psychotique bref" qui "a aboli son discernement", selon ce document révélé en fin de semaine dernière par Le Parisien et dont l'AFP a eu connaissance.
Le suspect, mis en examen il y a un an pour meurtre, est "inaccessible à une sanction pénale. Il est réadaptable mais les soins seront longs et difficiles", ajoutent-ils, jugeant également que son état de santé ne permet pas d'envisager une détention ordinaire. "Cette deuxième expertise, qui n'avait même pas été demandée par la défense, contredit entièrement le premier rapport judiciaire" de l'expert psychiatre Daniel Zagury, a déploré Me Gilles-William Goldnadel, avocat de la belle-soeur de Sarah Halimi.
Si elle devait être confirmée, l'expertise viendrait compliquer un dossier déjà difficile, où se discute la question de l'antisémitisme dans le mobile. D'abord mis de côté, au grand regret de la communauté juive, il avait ensuite été retenu par la juge en charge de l'affaire, à la fin du mois de février.
La première expertise psychiatrique concluait que Kobili Traoré, la nuit du meurtre, avait été pris d'une "bouffée délirante aiguë", liée à une forte consommation récente de cannabis, qui avait altéré son discernement sans pour autant l'abolir.
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