Affaire Shaïna : un ex-petit ami aux assises pour "assassinat" ce lundi

Publié le 3 juin 2023 à 16h23, mis à jour le 5 juin 2023 à 6h10

Source : JT 20h Semaine

Un jeune homme comparaît ce lundi aux assises, accusé d'avoir assassiné et brûlé vive en 2019 l'adolescente de 15 ans.
Ce dernier a toujours contesté son implication.
Son avocat n'a pas souhaité s'exprimer avant l'audience.

Il est l'assassin présumé de Shaïna, 15 ans, brûlée vive à Creil en 2019. Un jeune homme, 17 ans à l'époque, comparaît lundi 5 juin aux assises des mineurs de l'Oise, très probablement à huis clos. 

Accusé d'avoir attiré l'adolescente dans le cabanon d'un jardin ouvrier pour la poignarder puis brûler son corps, ce dernier a toujours contesté son implication. Son avocat n'a pas souhaité s'exprimer avant l'audience.

"Le point culminant d'un long calvaire"

L'histoire de Shaïna "n'est pas celle d'un malade qui lui tombe dessus. C'est le point culminant d'un long calvaire", enclenché par cette première affaire, développe l'avocate de la famille, Me Negar Haeri. Violentée dans une clinique désaffectée où son petit ami d'alors l'avait entraînée, Shaïna avait été filmée par ses agresseurs tentant de cacher son sexe sous les injures.  Des images diffusées sur Snapchat, l'exposant, selon Me Haeri à un "dénigrement grandissant".

Le 27 octobre 2019, son corps est découvert presque entièrement calciné par les policiers, guidés par une rumeur.  Les expertises médico-légales révèleront de "multiples plaies" à l'arme blanche, notamment au ventre, mais aussi de la suie dans les poumons, montrant qu'elle respirait encore au début de l'incendie.

Probablement enceinte du suspect

L'avant-veille, Shaïna était sortie après un dîner familial, pour ne plus jamais revenir. Dans son sac à main, ses proches retrouvent un test de grossesse positif. Selon diverses expertises, l'adolescente, qui avait fait l'objet d'une IVG quelques mois plus tôt, entamait très probablement une nouvelle grossesse. D'après l'enquête, elle en était au moins persuadée et attribuait la paternité à l'accusé, avec qui elle entretenait une liaison. Deux appels anonymes, puis un témoignage clé, ont vite orienté l'enquête vers lui. 

Un ami du suspect raconte que ce dernier est venu chez lui, la nuit des faits, et lui a confié avoir donné rendez-vous à Shaïna pour la tuer.  Il lui aurait demandé de se mettre nue, l'aurait poignardée une quinzaine de fois, et aurait été blessé par un retour de flamme. Shaïna refusait d'avorter, révèle-t-il encore. 

"Tentative désespérée" de préserver son image

Le crime pourrait être "une tentative désespérée" de préserver son image, dans un contexte "d'interdit culturel et religieux" lié à la sexualité, a estimé un expert psychologue.

Malgré ses plaintes, pour "viol", puis pour un "passage à tabac" par un de ses agresseurs sexuels, "la justice n'a pas su la protéger, stopper cette rumeur", critique-t-elle, appelant à "s'interroger collectivement sur ce qui a déraillé".

Deux ans avant son meurtre, Shaïna avait été victime d'agressions sexuelles, pour lesquelles quatre autres jeunes ont été condamnés jeudi en appel à des peines allant de six mois à deux ans de prison avec sursis. 


La rédaction de TF1info

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