Agression raciste d'un contrôleur RATP : 600 euros d'amende et un stage de civisme requis

Publié le 29 janvier 2015 à 16h05
Agression raciste d'un contrôleur RATP : 600 euros d'amende et un stage de civisme requis

PROCES - Un homme âgé d'une trentaine d'années a comparu mercredi 28 janvier devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour injures racistes et outrages envers un agent de la RATP. Le parquet a requis 600 euros d'amende et un stage de lutte contre le racisme.

"Tu travailles pour les blancs sale nègre", "T'es qu'un fils de … J'en... ta mère", "Je te bute comme un chien". En prononçant ces mots contre un contrôleur de la RATP le 15 mai 2014 à 9 h 43 sur une ligne de métro, Pierre M. ne pensait pas qu'il finirait au tribunal. Sous le choc après ces insultes dont certaines proférées à l'encontre de sa mère décédée, le contrôleur, qui ne faisait que demander son titre de transport à cet individu qui n'en avait pas, a décidé de porter plainte.

Mercredi 28 janvier donc, huit mois après cette agression verbale, Pierre M., la trentaine, a comparu devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, pour injures envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée et outrages adressés à un agent d'un exploitant de réseau de transport public de personnes.

"Moi aussi je suis noir"

Déjà entendu par la police en juin dernier, Pierre M. a maintenu ses premières déclarations. Le prévenu n'a pas nié les insultes, mais a réfuté tout propos raciste. "Je ne vois pas pourquoi j'aurais dit ça. Moi aussi je suis noir. Je vis en France, et on est deux à travailler pour les blancs", s'est-il justifié à l'audience.

Concernant son énervement du 15 mai, il a expliqué qu'il n'allait pas bien ce jour-là. "Je cherchais du boulot, je venais de perdre mon CDD", a dit cet aide-cuisinier de formation. Alors, quand on lui a demandé le titre de transport qu'il n'avait pas, il s'est emporté. "Après, j'ai jeté ma carte d'identité par terre. Mais je ne pense pas lui avoir demandé, comme vous le dites, de la ramasser" a-t-il précisé aux magistrats.

"Réparer son préjudice"

"Mon client reconnaît les injures outrageantes mais nie celles à caractère racial. La partie civile demande 250 euros de dommages et intérêts, a ajouté pour sa part l'avocat de la défense. Mon client a conscience que certains de ses propos ont pu être blessants et accepte parfaitement de réparer son préjudice à cette hauteur". Pour le procureur pourtant, "le délit d'injure à caractère racial est constitué". "Quelle réponse pénale alors ?" s'est interrogé le représentant du ministère public rappelant que le prévenu avait déjà 18 mentions à son casier dont une déjà pour injures à caractère raciale.

Une peine d'amende de 600 euros à l'encontre de Pierre M. et un stage de lutte contre le racisme ont été requis. La décision a été mise en délibéré au 19 mars 2015.

Chaque année, des dizaines d'agressions verbales ou physiques ont lieu sur les réseaux RATP et SNCF. Mercredi soir, à la gare de Torcy (Seine-et-Marne), un conducteur du RER A a été agressé physiquement par un homme qui lui a asséné un coup de tête. L'auteur est toujours recherché.


La rédaction de TF1info

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