Mort d'un enfant dans le Pas-de-Calais : le supplice de Yanis, 5 ans, dévoilé

par Maud VALLEREAU
Publié le 7 février 2017 à 12h29, mis à jour le 7 février 2017 à 21h25
Mort d'un enfant dans le Pas-de-Calais : le supplice de Yanis, 5 ans, dévoilé
Source : AFP

FAIT DIVERS - La mère et le beau-père du petit Yanis sont en garde à vue depuis lundi matin après la mort de l'enfant à Aire-sur-la-Lys (Pas-de-Calais). L'autopsie et les auditions mettent en lumière le supplice enduré par l'enfant de cinq ans. Le petit Yanis a été puni et frappé parce qu'il avait fait pipi au lit.

Une punition surréaliste et fatale pour un simple pipi au lit… Au lendemain de la mort du petit Yanis, retrouvé inconscient à proximité d’un canal à Aire-sur-Lys (Pas-de-Calais), le supplice enduré par l’enfant de cinq ans se dessine. Les auditions de la mère et du beau-père, placés en garde à vue lundi matin pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner", se poursuivent ce mardi dans les locaux de la gendarmerie de Saint-Omer. Mais les faits ont été requalifiés en "homicide volontaire sur mineur de (moins de) quinze ans".

L’autopsie a en effet révélé que le garçonnet était décédé d’un traumatisme crânien suite à des coups à la tête. L’enfant a donc été frappé peu avant ou durant cette nuit glaciale où sa mère et son beau-père l’ont emmené le long d’un chemin de halage près d’un cours d’eau. C’est là qu’ils ont contraint Yanis, vêtu d’une simple culotte mouillée, à courir sur plusieurs kilomètres en pleine nuit noire. Juste parce qu'il avait fait une nouvelle fois pipi au lit. Une punition durant laquelle son beau-père l'a suivi à vélo avec une lampe torche. Une course infernale au bout de laquelle le petit Yanis, trempé et épuisé, s’est effondré. Un malaise qui a poussé son bourreau à appeler les secours. "Le petit garçon a visiblement fait une ou deux chutes lorsqu'il courait, nous explique le procureur de Saint-Omer, Patrick Leleu. Mais les chutes n’expliquent pas à elles seules le décès qui est imputé à des violences volontaires".  

La punition et les violences seraient imputées au beau-père

Selon les premiers éléments de l'enquête, le beau-père, âgé de 30 ans, a eu le rôle majeur. "On a un mis en cause principal. La punition et les violences seraient imputées au beau-père", confie une source proche du dossier. La mère serait restée plus passive. Le couple n’était pas connu des services sociaux. Il vivait dans une HLM dans le centre d'Aire-sur-la-Lys et avait l’habitude de passer ses week-ends dans un cabanon rudimentaire près des rives du canal où se sont nouées les dernières heures de Yanis. Le beau-père fait mention d’une condamnation pour une blessure involontaire sur un chien. S'il a reconnu avoir infligé une punition à l’enfant durant sa garde à vue, il ne semble pas avoir pris la mesure de son geste. "Il ne se rend pas compte du décalage de la punition qu'il a infligée à l'enfant, poursuit cette source. Ce n'est visiblement pas la première fois que Yanis était puni". Ce mardi matin, le parquet de Saint-Omer s’est dessaisi de l’enquête au profit du parquet de Boulogne-sur-mer, compétent en matière criminelle.


Maud VALLEREAU

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