JUSTICE – Un jeune homme a été mis en examen au mois de juillet après avoir été interpellé par les enquêteurs de la Direction générale de la sécurité intérieure qui le soupçonnent notamment d'avoir voulu rejoindre un groupe djihadiste en Syrie.
Une histoire à la fois hors norme et terrifiante si les faits sont avérés. Car s'il bénéficie comme tout justiciable de la présomption d'innocence, les enquêteurs DGSI ont de forts soupçons à l'égard de cet adolescent de 17 ans qu'ils ont interpellé en juillet dernier.
Domicilié dans la très chic rue Dupin dans le 6e arrondissement de Paris, entre le Bon Marché et l'église Saint-Sulpice, ce jeune garçon, né d'un père japonais et d'une mère française, a obtenu son bac à 15 ans et venait d'achever sa prépa HEC quand les policiers l'ont arrêté. Interrogé sous le régime de la garde à vue pendant 96 heures, il a été mis en examen à l'issue pour "association de malfaiteurs terroriste" et placé en détention provisoire alors que ce dernier s'apprêtait à intégrer à la rentrée l'École supérieure de commerce de Paris après avoir réussi le concours d'entrée.
Converti à l'islam à l'âge de 13 ans
Selon Le Parisien qui révèle cette affaire, le suspect se serait converti à l'islam à l'âge de 13 ans via un étudiant algérien qui lui donnait des cours de maths le soir. Il aurait trouvé dans la religion des réponses à son mal-être suite à du harcèlement scolaire. Ne supportant pas cette idée de conversion, son père l'aurait mis dehors. Le jeune homme, qui n'appréciait par le nouveau compagnon de sa mère, aurait alors vécu seul dans son studio du 6e arrondissement.
En plus de ses leçons qu'il connaissait parfaitement, l'adolescent aurait voulu mettre ses "compétences financières" au service de l'organisation terroriste Al-Qaïda en gérant notamment des "cryptomonnaies". Peu avant son interpellation, il aurait finalement changé ses plans et aurait opté vers un départ prochain pour la Syrie.
Le jeune garçon se serait formé à l'arabe et serait entré en contact avec des djihadistes via les réseaux sociaux. Ses surnoms sur le web ? "Bilel" ou "Abou Layla el Yabani" (Le Japonais). Il aurait ainsi communiqué avec certains via Telegram notamment et se serait lié avec une adolescente radicalisée dans l'Hérault, fan du 11 septembre et de l'assassinat de Samuel Paty. Sans l'avoir jamais vue physiquement, il projetait même de se marier avec elle et de partir s'installer en Afghanistan.
Placé sous surveillance
C'est à ce moment que la DGSI l'aurait placé sous surveillance. Le 22 juin, le garçon aurait envoyé un message dans lequel il disait vouloir partir en Syrie pour "combattre". Confronté à certains de ses messages par les enquêteurs, le jeune garçon aurait fini par reconnaître sa volonté de partir en Syrie. Il aurait ainsi déclaré : "Si je vois mes frères et sœurs se faire tuer, violer, je vais par rester sur mon canapé à manger des chips. C'est une obligation en tant que musulman d'aller combattre".
Au cours des perquisitions à son domicile, les enquêteurs ont retrouvé 4300 euros en liquide notamment. Son avocat Me Romain Boulet, contacté par LCI ce lundi, n'a pas répondu à notre demande. Au Parisien, il a assuré que son client n'avait "jamais manifesté l'intention de commettre le moindre acte violence en France" et aurait "au contraire, systématiquement découragé ses interlocuteurs de se livrer à de tels actes".
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