Alpes-Maritimes : un détenu simule son suicide puis, armé, agresse des surveillants

Publié le 1 février 2017 à 19h56, mis à jour le 1 février 2017 à 20h05
Alpes-Maritimes : un détenu simule son suicide puis, armé, agresse  des surveillants
Source : AFP

PRISON – Un homme âgé de 22 ans détenu à la maison d’arrêt de Grasse (Alpes-Maritimes) a simulé mardi soir son suicide en fabriquant un mannequin afin d’attirer les surveillants dans sa cellule. Il a ensuite attaqué deux d’entre eux à l’aide d’un couteau et d’un manche à balai.

"En 22 ans de métier, je n’ai jamais vu ça", indique représentant local de FO pénitentiaire ce mercredi à LCI. Il faut dire que l’événement survenu mardi soir à la maison d’arrêt de Grasse (Alpes-Maritimes), où sont détenus 744 personnes pour 576 places selon les syndicats, a stupéfait tout le monde. 

Vers 19h30, alors que le service de nuit avait à peine débuté, un surveillant qui effectuait sa tournée s’est retrouvé devant la cellule d’un détenu dont l’œilleton avait été bouché. "Lors des rondes, les agents doivent vérifier la présence des détenus dans leur cellule et s'assurer qu'ils sont vivants. L’œilleton étant occulté, le détenu ne répondant pas, il a appelé son gradé, seul habilité à ouvrir la porte ", poursuit Hervé Segaud . 

Un couteau à beurre et un manche à balai

Une fois la porte ouverte, les surveillants ont découvert le corps d’un homme assis au sol, dans ce qu’il croit être une mare de sang, une paire de ciseaux à côté de lui et une feuille avec des inscriptions en langue roumaine. "Un des surveillants qui s’est approché pour porter secours à la victime a réalisé qu’il s’agissait en réalité d’un mannequin sans tête confectionné de façon artisanale. 

Alors qu’il alertait ses collègues et qu’il était rejoint dans la pièce par l’un d’entre eux, le détenu qui s’était caché dans les toilettes leur a sauté dessus. Dans une main, il avait un couteau à beurre du type de ceux que l’on donne en prison mais qui avait été affûté, dans l’autre, un manche à balai qu’il avait rendu pointu", rapporte le porte-parole local FO. Il a ensuite tenté de porter un coup à la gorge à l'un  des deux agents avec la lame et a frappé l’autre au niveau du visage avec son manche à balai. 

Maîtrisé par les agents, le détenu âgé de 22 ans a été conduit au quartier disciplinaire. Il s’y trouvait toujours ce mercredi. "Il va passer devant une commission de discipline d’ici jeudi soir. La peine maximale encourue est de 30 jours de quartier disciplinaire, vu la gravité des faits, il y restera 30 jours",  affirme le représentant FO pénitentiaire

Bouteilles en plastique et sirop de grenadine

La police, elle, s’est rendue sur place pour procéder aux constatations. "Ils ont vu le mannequin et les inscriptions retrouvées de la cellule et sur la feuille, ils ont tout pris en photo. Le corps avait été réalisé avec des bouteilles en plastique puis habillé avec un jogging et des baskets notamment. La mare de sang était en fait du sirop de fraise ou de grenadine qui avait été versé au sol", poursuit le représentant local FO. 

Le syndicat attend maintenant le placement en garde à vue du détenu et son audition avec un traducteur. "Nous voulons comprendre pourquoi il a fait ça. Ce monsieur parle très mal français. Mardi soir, quand le directeur est allé le voir, il lui a juste dit qu’il voulait retourner en Roumanie. Ça n’explique pas ce déchainement de violences !". 

"Un détenu modèle"

Ce jeune homme, âgé de 22 ans et de nationalité roumaine, est en détention depuis un an environ. "Il purge deux peines pour vol et vol en réunion de respectivement un an et cinq mois, continue le représentant pénitentiaire? Il est libérable en mars 2017. C’est un détenu qui n’avait jamais posé de problème. Il était très poli. Il travaillait même au ramassage des poubelles. Pour nous, jusque- là, c’était un détenu modèle". 

FO pénitentiaire précise que tous les agents victimes de cette agression devraient porter plainte. "Ils ont été entendus ce mercredi au commissariat. Ils sont très choqués par ce qu’il s’est passé. Certains seront arrêtés quelques jours, voire plus. On ne se remet pas si vite de ce genre de chose. Nous attendons maintenant une réponse pénale pour ces faits. Pour nous, il ne s’agit pas d’une agression mais bel et bien d’une double tentative d’assassinat", conclut le représentant local. 

Une enquête a été diligentée par le parquet de Grasse avec notamment une expertise psychiatrique. 

Surveillant de prison : un métier qui a du mal à retenir ses recruesSource : Sujet JT LCI
Cette vidéo n'est plus disponible

Aurélie SARROT

Tout
TF1 Info