La cour d'appel de Paris a rejeté mercredi l'extradition de dix anciens activistes italiens d'extrême gauche.Ces militants étaient réclamés par Rome pour leur rôle pendant les "années de plomb", dans la décennie 1970.
Retour à la case départ. La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a refusé mercredi l'extradition de dix anciens activistes italiens d'extrême gauche. Les juges se sont appuyés sur le respect du droit à la vie privée et familiale ainsi que sur le respect du droit à un procès équitable, prévus par les articles 8 et 6 de la Convention européenne des droits de l'Homme (CEDH), pour prendre leur décision. La présidente a également annoncé avoir écarté le complément d'information requis pour chacune des procédures par les deux avocats généraux au regard de la date des faits et de la durée de la procédure.
"Le triomphe du droit des droits"
Cette annonce a été accueillie par des manifestations de joie et d'émotion parmi les soutiens de ces huit hommes et deux femmes, aujourd'hui âgés de 61 à 78 ans. "C'est le triomphe du droit des droits, de l'humanité et de la justice contre la raison d'État", s'est réjouie Me Irène Terrel qui défend sept des dix individus. "J'avais peur (qu'Enzo Calvitti) finisse ses jours en prison", a réagi son avocat Me Jean-Louis Chalanset.
Pour rappel, après des mois de tractation, le président Emmanuel Macron avait décidé au printemps 2021 de favoriser la mise à exécution des demandes d'extradition des militants, renouvelées un an auparavant par l'Italie. Rome réclame ces six ex-membres des Brigades rouges et quatre anciens militants de groupes armés pour des faits de "terrorisme" lors des "années de plomb". Cette époque de violentes luttes sociales a été marquée par une surenchère entre ultradroite et ultragauche composées d'une myriade de groupuscules révolutionnaires.
"Plusieurs générations de jeunes ont été impliquées dans les mouvements armés" en Italie à partir des années 1970, "ça a été une période terrible", a souligné Me Antoine Comte, appelant de ses vœux une loi d'amnistie de l'autre côté des Alpes.
Le procureur général auprès la cour d'appel, Rémy Heitz, a rappelé que cet arrêt était "susceptible de faire l'objet d'un pourvoi en cassation". "Nous allons attendre de savoir si le parquet général forme un pourvoi en cassation" et de connaître les motivations dans le détail, a ajouté l'avocat de l'État italien, Me William Julié.
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