ENQUÊTE - Une vidéo Snapchat montrant l'agression d'un jeune homme handicapé à Charleville-Mézières (Ardennes) a été largement diffusée sur les réseaux sociaux. Deux mineurs, soupçonnés d'être les auteurs des violences, et un troisième qui aurait filmé la scène ont été placés en garde à vue ce vendredi.
Trois mineurs ont été placés en garde à vue vendredi après l'agression d'un jeune homme à Charleville-Mézières (Ardennes), filmée et diffusée sur les réseaux sociaux, a-t-on appris auprès du procureur de la République de Charleville-Mézières, Laurent de Caigny.
Jeudi aux alentours de 18h, dans une rue du centre-ville, un groupe de cinq jeunes s'en est pris à la victime, âgée "d'une vingtaine d'années" et placée sous tutelle en raison d'"une fragilité psychologique", a-t-il déclaré.
[VOS SIGNALEMENTS] Vous êtes nombreux à nous signaler cette vidéo de violences sur une personne handicapée. Une enquête est en cours. ⛔️ Merci à tous de ne pas relayer cette vidéo. pic.twitter.com/PVGKmKy4cg — Police nationale (@PoliceNationale) January 2, 2020
"Deux d'entre eux l'ont frappé tandis qu'un troisième filmait la scène", largement diffusée sur les réseaux sociaux et rapidement signalée à la Plateforme d'harmonisation, d'analyse, de recoupement et d'orientation des signalements (Pharos), a-t-il ajouté.
La victime, qui a porté plainte au commissariat, a subi "un choc traumatique et psychologique" et s'est vu prescrire deux jours d'ITT.
Cette agression hier soir a indigné nombre d’entre vous. Fort heureusement le réseau de caméras de @VilledeCMz , l’intervention immédiate de la Police municipale et l’action efficace de @PoliceNationale ont permis de mettre en sécurité la victime et d’appréhender les agresseurs. pic.twitter.com/OtbJSCEe3B — Boris (@boris_ravignon) January 3, 2020
Dans un message sur le réseaux social Twitter, le maire de la ville Boris Ravignon a indiqué que le réseau de caméras de charleville-Mézières a permis "l'intervention immédiate de la Police municipale et l'action efficace de la Police nationale" et "de mettre en sécurité la victime et d’appréhender les agresseurs."
Des mineurs de 13 à 16 ans
Trois des cinq jeunes faisant partie du groupe, âgés de 13 à 16 ans et inconnus de la justice, ont été placés en garde à vue et étaient toujours auditionnés vendredi soir. "Ils ont reconnu leur participation aux faits", a précisé Laurent de Caigny, jugeant cet acte "ignominieux", "d'autant plus que la diffusion très large par Twitter a encore plus fragilisé la victime".
"Ils seront présentés à un juge dans le weekend en vue d'une mise en examen" pour violences volontaires commises en réunion sur personne vulnérable et d'un placement sous contrôle judiciaire, a-t-il ajouté. La loi ne permet pas leur placement en détention provisoire, mais ils encourent à terme jusqu'à deux ans et demi et trois ans et demi de prison.
L'enquête devra notamment déterminer le mobile des agresseurs et les circonstances de la rencontre avec la victime.