ARNAQUE – Les forces de l'ordre appellent la population à se méfier des escrocs en ligne notamment. Avec les peurs que suscite la pandémie, certains n'hésitent pas en effet à tenter d'arnaquer la population.
"Masque anti-coronavirus", "gel hydroalcoolique", "désinfectant efficace"… Les cybercriminels ont compris depuis plusieurs semaines déjà ce vers quoi s'orientaient les recherches des internautes. De fait, face à des peurs qui s'amplifient et une situation sanitaire qui s'aggrave, les arnaques se multiplient.
"Depuis fin janvier environ, la plate-forme Pharos (plateforme de signalement de la police nationale ndlr) a recueilli plus de 80 signalements en lien avec le virus. Ça peut sembler peu, mais c'est déjà beaucoup, sachant que tout le monde n'a pas le réflexe du signalement ou de la plainte et que le nombre de cas positifs au Covid-19 n'avait pas encore atteint les chiffres communiqués ce week-end (5423 cas confirmés le 15 mars, 400 cas graves et 127 décès ndlr)", explique le commissaire divisionnaire François-Xavier Masson, directeur de l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLCTIC) à LCI ce lundi. "C'est certain, les cybercriminels vont vouloir profiter de la situation". Afin de prévenir la population, les forces de l'ordre diffusent ainsi depuis quelques jours des messages sur les réseaux sociaux.
🔴[ #CORONAVIRUS / #COVID19 ] Appel au renforcement des mesures de vigilance #Cybersécurité Risques accrus de #cybermalveillances : hameçonnage/ #phishing , rançongiciel/ #ransomware , #virus , #FOVI , #escroqueries , #FakeNews ... Suivez nos recommandations 👉 https://t.co/CJ8LikCmgh pic.twitter.com/xh4QOcIX7D — Cybermalveillance.gouv.fr (@cybervictimes) March 16, 2020
Appel à la plus grande vigilance
"Quand les gens ont des craintes ou qu'ils sont pris de panique, ils n'ont pas forcément le réflexe de vérifier les sites sur lesquels ils se rendent et à qui ils n'hésitent pas à laisser leurs coordonnées physiques et bancaires pour obtenir leur achats au plus vite. Ils tapent un mot-clé, et cliquent la plupart du temps sur les premiers liens qui les mènent soi-disant vers ce qu'ils cherchent", poursuit François-Xavier Masson.
Le commissaire-divisionnaire préconise également de se méfier des "appels aux dons". "Les mails qui arrivent dans vos boîtes, les cagnottes en ligne ou encore les SMS qui vous demandent de faire un don pour les personnels soignants par exemple, ça n'existe pas", insiste le spécialiste qui appelle les internautes à la plus grande vigilance.
Comment distinguer le vrai du faux?
Pour savoir où sont les vrais sites et les arnaques, le directeur de l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLCTIC) recommande tout simplement de n'avoir recours qu'aux sites gouvernementaux ou aux conseils relayés par les médias nationaux ou régionaux.
Une recommandation à prendre en compte d'autant plus qu'en cas d'escroquerie, les victimes auront beaucoup de mal à récupérer leur argent ou à être indemnisées. "La plupart des adresses IP ne sont pas en France, ou difficilement localisables. Pour les escrocs, il est facile d'encaisser l'argent ; pour les payeurs, beaucoup plus difficile de le récupérer alors que ces derniers n'ont bien sûr jamais été livrés des produits qu'ils ont commandés. Toutefois, remonter les problèmes aux autorités est une nécessité pour pourvoir les stopper ".
Depuis l'arrivée dans l'Hexagone du Covid-19, vols et escroqueries en tout genre se sont multipliés. Outre les escroqueries en ligne, il y a aussi celles qui touchent les officines ou à domicile. Il y a quelques jours, un pharmacien qui avait passé commande auprès d'un démarcheur n'a jamais vu la couleur de sa livraison. De nombreuses personnes ont également tenté d'écouler des stocks probablement volés dans des hôpitaux notamment sur des sites, et ce, à des prix exorbitants.
Enfin, il est rappelé à la population qu'il ne faut pas ouvrir la porte aux personnes qui se présentent chez vous sans que vous n'en ayez été averti. "On s'attend déjà à voir des pseudos spécialistes qui désinfecteraient les appartements des particuliers en quelques heures. Ça n'existe pas…" avertit François-Xavier Masson.